«La rencontre avec la reproduction d’un moulage de l’Inconnue de la Seine fut déterminante : dès les premières prises de vue, j’ai imaginé une mise en scène avec cette beauté énigmatique, comme habitée par sa présence. Mise en scène : la sculpture, la pierre, la mort puisque non-vivant sont invitées à «vivre» à travers ma mise en scène reproduite avec la photographie. Je tente de capter «le refus du deuil comme une lumière intérieure appelée à briller, toujours vivante: « dernier souffle » avant la mort, touchant la blessure du temps vivant. Cette série se décline en plusieurs espaces-temps qui sont présentés à travers différentes thématiques: sublimation, renaissance, cassure. Si éloignée de ses œuvres, elle avait séduit Giacometti au point qu’il cherchait une jeune femme qui aurait voulu tenter à nouveau l’épreuve de la félicité de la mort.
Maurice Blanchot