Halloween à Hollywood
J’ai déménagé à Los Angeles en septembre 1980. J’ai trouvé un appartement minuscule mais abordable pour moi et un doux berger allemand nommé Ranger à Hollywood. Pour explorer notre nouveau quartier, nous avons choisi une direction différente chaque jour pour nos promenades. Le troisième jour, nous nous sommes dirigés vers l’ouest. En un seul pâté de maisons, nous nous sommes retrouvés sur Hollywood Boulevard! Le théâtre chinois, le hollywoodo-wax museum, le Walk of Fame ! Bien que Ranger ait été relativement peu impressionné, je l’étais, eh bien, à cette époque, nous l’appelions « ravi au maximum ». Si vous connaissez mes livres, vous savez que j’adore photographier les carnavals. Voici un carnaval quotidien dans mon propre jardin.
Le mois suivant, quand Halloween est arrivé, j’ai pensé que j’allais visiter mon nouveau terrain de jeu photographique. J’ai décidé d’apporter deux boîtiers d’appareil photo afin de pouvoir choisir rapidement entre deux objectifs différents. Je n’avais aucune idée précise de ce que j’allais trouver là-haut. Les zooms n’étaient pas encore particulièrement bons, pas que j’aurais pu m’en permettre un de toute façon. J’ai choisi un Nikkor 28mm f/2.8 pour les prises de vue pleine longueur et un Nikkor 105mm f/2.5 pour les portraits rapprochés. Deux flashs sur l’appareil photo empruntés au magasin d’appareils photo où je travaillais à l’époque ont rempli la liste des équipements. À l’époque, mon boîtier d’appareil photo de choix était le Nikkormat EL.
J’ai décidé d’utiliser un film Tri-X en noir et blanc. Je pensais que cela ajouterait au genre de look graveleux d’Hollywood Boulevard. J’ai toujours préféré la photographie de rue en noir et blanc et en plus, c’était moins cher, et je pouvais la traiter moi-même. Il s’est avéré être le bon choix pour une raison de plus. En noir et blanc, les expressions et les personnalités sont au moins aussi importantes que les costumes, sinon plus. En l’occurrence, j’ai découvert que j’avais choisi les meilleurs objectifs pour les types d’images que je voulais faire. J’ai utilisé exactement le même équipement pour photographier Halloween à Hollywood pendant les trois prochaines années.
Quelques amis se sont portés volontaires pour se joindre à moi et surveiller mes arrières. Nous nous sommes rencontrés à mon appartement cette première nuit pleine d’excitation et d’anticipation. J’ai attrapé mon équipement, tapoté Ranger sur la tête pour avoir de la chance et nous nous sommes dirigés vers Hollywood Boulevard. Ce que nous avons trouvé était tout simplement spectaculaire. Bien que beaucoup de costumes étaient juste drôles ou effrayants comme n’importe quel autre Halloween, c’était Hollywood. Les hommes et les femmes qui ont dû cacher leur identité toute l’année ont pu s’afficher en « costume » pour que le monde puisse les voir. J’avoue que j’étais alors, et je suppose que je suis toujours naïf envers leur monde, mais la tristesse sous la célébration m’a touché. C’était quelque chose qui valait la peine d’être photographié.
Les rues étaient bondées de foules de défilés célébrant les gens. C’était comme une énorme pièce émouvante dans laquelle les acteurs jouaient eux-mêmes. J’ai essayé de me joindre au défilé mais il y avait trop de choses à voir. Marcher à l’intérieur rendait trop difficile de soustraire ce que je voulais capturer de toute la scène. Je n’ai jamais aimé prendre des photos franches. C’est peut-être mon ego, mais je veux que mes photos parlent de la façon dont la personne que je choisis de photographier réagit au fait d’avoir un appareil photo coincé dans son visage. Mon appareil photo. J’avais besoin de créer la séparation. Cette première année consistait autant à trouver la meilleure façon de « faire cela » que les images elles-mêmes.
J’aiconstatéqu’enmetenantsurlecôté,jepouvaischoisirmonsujetetensuitelesuivrependantuncertaintempspourtrouverunarrière-planapproprié.Leplussouvent,celasignifiaitsimplementunespaceouvert,parfoisc’étaitunsigneouunescènequiamélioraitlaphotod’unemanièreoud’uneautre.Jedevaistravaillervite.Pendantquemesamismesuivaientensuivantquelqu’und’autre,jerepéraisl’arrière-planetabordaismonsujet.C’étaitunesimpledemande:«Bonjour,jetravaillesurunesérieappeléeHalloweenàHollywood,puis-jeprendrevotrephoto ? »J’avaisinventél’astuce il y a desannées.Sivousditesauxgensquevousphotographiezunesérie,celaleurenlèvel’espritdelaquestiondesavoirpourquoivouslesavezdistinguésetlesfaitsedétendre.Posercettequestiondevantmesamism’aégalementdonnéunesortedesortiedemodèlejusteaucasoùjevoudraispubliercesphotos.
Je n’aime pas poser mes sujets. Je peux choisir l’arrière-plan et leur demander de se tenir ici ou là, mais les poses et les expressions dépendent d’eux. J’ai appris que je dois obtenir ma photo dans les trois secondes suivant le lever de mon appareil photo si je veux obtenir cette première pose honnête. Je dis cela honnête parce qu’à ce moment-là, ils ne pensent pas à leur apparence, mais plutôt à qui ils sont et pourquoi je les ai arrêtés. C’est difficile à expliquer, mais tout le monde connaît ce « visage de caméra » que les gens font. Celui qu’ils pensent qu’ils ont l’air de faire de leur mieux. Ce n’est pas ce que je veux. Je veux qu’ils ne pensent qu’à la raison pour laquelle je les ai choisis – le rôle qu’ils jouent dans ma série. Dans ce cas, le rôle qu’ils jouent dans leur costume.
À l’époque, « recadrer » était un gros mot pour moi. L’objectif était d’utiliser le plein cadre pour capturer exactement ce que vous vouliez. À l’Université de l’Ohio, où j’ai étudié la photographie, nous avons déposé nos supports négatifs pour montrer les bords déchiquetés afin de prouver que nous n’avions pas recadré. Je présente cette série comme les tirages originaux que j’ai faits dans cette minuscule chambre noire que j’ai construite dans cette minuscule salle de bain de ce petit appartement. Recherchez les bords rugueux. Je suis fier d’eux.
David Skernick
www.davidskernick.com
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Ig: @Skernick
