Le coton n’est pas seulement le tissu qui nous habille, c’est aussi un écran, une façade sur laquelle projeter nos désirs, nos espoirs, et nos rêves. Il est devenu l’un des médiums les plus démocratiques du monde, arrachant les images des murs, les libérant de leurs cadres, en les transposant sur des t-shirts, et en invitant tout le monde à les partager. Les photographies ne sont plus condamnées à rester dans le monde restreint des musées et des galeries, des impressions et des éditions. Elles peuvent vivre désormais sur le plastron de nos vêtements.
Et quand une photo apparaît là, elle change notre rapport à l’image. Elle devient un symbole de nous-même, notre projection dans le monde extérieur. C’est elle que nous choisissons et à laquelle nous nous identifions, elle est une manière de communiquer hors du langage pour raconter une histoire ou exprimer un affect. Et en arborant des productions artistiques, nous ne nous limitons pas à faire connaître leurs existences ; en les portant, nous communions avec elles, d’une manière que le papier ne pourra jamais rendre possible.
DRKRM a été créé par Dan Sears et James “Koe” Rodriguez, qui vient juste de lancer sa ligne de vêtements haut-de-gamme sur internet. Rodriguez déclare « j’ai toujours vu les vêtements et les accessoires de mode comme le véhicule parfait pour l’expression personnelle et l’art. Je suis persuadé qu’un tee-shirt réussi a le même impact qu’un grand tableau. Parce que les vêtements font partie de notre vie de tous les jours, ils représentent un moyen idéal de s’exposer et de communiquer. Ils constituent aussi une façon pratique d’être créatif. »
DRKRM se concentrent sur les artistes dont les travaux ont participé à définir le monde dans lequel nous vivons, des photographes parmi lesquels Martha Cooper, Joe Conzo, et Jamel Shabazz. Ce triumvirat a créé certaines des images les plus marquantes de notre époque, nous offrant un regard sur le style et la culture de la rue tels qu’ils ont été inventés par ceux qui y vivent, et pas par les directeurs marketing qui profitent des dernières tendances.
Lire l’article de Miss Rosen dans son intégralité dans la version anglaise du Journal.