Il n’y a pas d’amour, d’émotivité, ou même de sensualité dans le travail de Daniel Boudinet. Ce jeune homme secret, aussi beau qu’il était sensible, mettaient toujours les sentiments à distance, qu’ils soient bons ou mauvais. Il se mit à la photographie en 1968, une année extatique. Dès le départ, il se méfia de la beauté et de l’harmonie trop parfaite, autant que des manœuvres intellectuelles, sexuelles, sociales ou politiques. Il n’avait rien à offrir à ceux qui gaspillaient leur séduction ou abusaient de leur charme. Il choisit de travailler dur, et il ne revint jamais sur sa décision pendant les vingt ans que dura sa carrière. Dans ses portraits, il n’y a pas de fioritures, pas de détails qui viennent distraire l’attention.
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Daniel Boudinet était né en 1945 et connut ses plus grands succès en tant que photographe durant les années 70 et 80. Les sujets de ces portraits étaient pour beaucoup des écrivains et des hommes de lettres, ainsi que des réalisateurs et des acteurs tels que Dirk Bogarde, Dominique Sanda, R. W. Fassbinder, et Isabelle Huppert. Il mourut en 1990.