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Dan Hayon – W.Y.S.I.W.Y.G.

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Je suis né en 1947 à Bucarest, Roumanie. Depuis 1993, j’habite à Paris.

Je suis un photographe autodidacte.

La série que je vous présente ici est intitulée « W.Y.S.I.W.Y.G. ».

Cet acronyme anglophone signifie « What-You-See-Is-What-You-Get. ». En français ça peut se traduire littéralement par « ce que vous voyez est ce que vous obtenez ». J’aurais pu nommer mes images « Petites histoire sans grande importance », mais « W.Y.S.I.W.Y.G. » est plus court. Comme je ne sais pas quoi dire à propos de mes photo, je profite du fait que j’ai un bon ami qui a très bien compris quelle est ma démarche photographique et m’a permis de partager avec vous son point de vue.

Je lui donne la parole :

« Dan Hayon, à l’écart du marché, de l’art contemporain et de ses concepts malingres, se méfie de la facilité du grand format, et n’est en rien soupçonnable d’une utilisation vulgaire de la couleur. Porteur d’une certaine morale, véritable démiurge, Dan Hayon, un auteur dans le sens plein du terme, est proche de l’alchimiste, si ce n’est de l’apprenti-sorcier. Sa matière, irréprochable, le situe dans la lignée des plus grands. Dan Hayon, pourrait se satisfaire d’une production d’une telle originalité.

Mais l’incertitude le ronge. Il ne s’agit pas pour Dan Hayon uniquement d’introduire une nouvelle esthétique, là, au cœur de l’œuvre, où l’image et la série sèment le doute sur les présupposés de l’acte photographique. L’enjeu ne pouvant se limiter à l’entre-soi du milieu photographique, Dan Hayon a fait le pari d’une alternative aux images « vulgaires » du monde. La photographie pour lui est un acte militant, une volonté farouche de s’opposer à la société du spectacle.

Car instruit des ruses du médium, Dan Hayon, en toute humilité, se sent à même de participer à la nécessaire reconstruction du médium. Plus rien n’est indiscutable pour cet expérimentateur hors-pair. En photographe conscient, Dan Hayon témoigne, non pas de l’état du monde, mais du rapport que l’image entretient avec l’image autocratique qui se confond avec la marchandise nouvelle. Il démontre, avec une maturité étonnante et maestria, que la photographie est en mesure de retrouver sa liberté, de se débarrasser du narcissisme, de la décoration et du suivisme. Il sait, en particulier, jouer avec la machine et ses potentialités pour mieux la dominer.

Dan Hayon éprouve, image par image, le simulacre photographique. Il discrédite la mystification esthétique et le faux héritage pictural et cultivé de l’objet. En bannissant la séduction de l’émotion, tout en fondant une esthétique, Dan Hayon inclut dans cette dernière la possibilité critique du visible et de sa perception. La question de la restitution du réel n’appelle pas nécessairement la réquisition des impressions. Ayant su très tôt se débarrasser du pathos, Dan Hayon dispose dorénavant d’un outil efficace, son désir de distanciation.

C’est pour toutes ces raisons, dans la quête rare menée par Dan Hayon pour l’autonomie de vision du spectateur, que je soutiens ce travail exigeant et si contraire à l’esprit du temps. Le spectacle n’est pas la fin ultime de cette photographie qui propose de participer à l’émancipation de notre regard. Et ultime renversement, dans cette complexité, dans cette pénombre de la compréhension, quand nous avançons à tâtons, cette liberté retrouvée nous procure la joie de se reconnaître et de se rassembler.

La photographie reste un geste essentiel, expurgée de ses illusions, elle retrouve ici, grâce à Dan Hayon sa merveilleuse capacité de créer une situation inédite entre soi et l’autre. »

F.C.

 

http://hayon.typepad.fr

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