Cette exposition a été annulée ou ne peut être vue que sur rendez-vous. Nous avons décidé de vous la montrer !
Face à un ennemi invisible et silencieux qui se déploie sur tous les territoires, la santé de tous reste évidemment la priorité absolue. Peu importe si nous sommes privés pour un temps d’un accès à la réalité des œuvres et de contacts avec leurs créateurs. Le monde de l’art et de la culture souffre, mais peut-être pour mieux renaître un jour. Parmi les nombreuses expositions qui auraient dû être inaugurées en ce tout début de Printemps ! , la galerie Clémentine de la Féronnière, en collaboration avec la Maison du Danemark et Lumières Nordiques, devait accueillir les photographies de trois artistes danoises : Astrid Kruse Jensen, Rosalina Kruse Serup et Myne Søe-Pedersen, qui vivent et travaillent à Copenhague et se réjouissaient de nous retrouver à Paris. Ce n’est, souhaitons le, que partie remise. Dans l’attente de leur exposition et de leur venue, L’Œil de la Photographie propose ici quelques pièces représentatives de leurs travaux que nous avions imaginé d’accrocher. Ils sont pour la plupart récents et se développent autour de motifs différents ; mais ils témoignent également d’un exercice de la couleur qui est propre à chacune des trois artistes. Si l’ensemble esquisse une approche de la création photographique au Danemark, on voit aussi émerger une diversité de sensibilités au féminin ; se déclinent par ailleurs des techniques et des formats dont ces photographes aiment à explorer les effets. Astrid Kruse Jensen instaure un climat quasi romanesque dans lequel les sujets monochromes sont modelés par la lumière et tendent parfois à se perdre dans la matière colorée ; les compositions de Rosalina Kruse Serup traduisent le plaisir de jouer avec des couleurs presque saturées et des formes très graphiques ; chez Myne Søe-Pedersen, c’est l’invention visuelle et la diversité de ses idées qui programment chacune de ses séries d’images. Dialoguent ainsi trois façons de s’approprier la photographie et d’y associer la couleur.
Gabriel Bauret, commissaire de l’exposition