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Corridor Éléphant : Sandrine Laroche : After Hours

Preview

Corridor Éléphant présente la série de Sandrine Laroche intitulée After Hours. La photographe l’introduit ainsi :

After Hours : Comme la soirée qui n’en finit pas dans le film de Martin Scorcese.
After Hours a été conçue à l’aide d’une chambre photographique maison entre les années 2020 et 2023. Elle évoque la nostalgie, l’angoisse du temps qui passe, la condition humaine et est développée sur papier japonais awagami Kozo.

La liberté et le temps libre que m’ont offert les confinements ont été l’occasion d’entrer en mon intérieur, au sens propre comme au sens figuré. Cette contemplation contrainte, ce face à face avec moi-même, à donné naissance à ces petites saynètes, une sorte de conte photographique anglais aux couleurs d’un livre ancien, songe à la fois doux et douloureux, à la lisière de la peinture, nourrit de souvenirs et de mon quotidien.

Chaque jour, comme un rituel, je m’installai devant mon piano pour y improviser de petites harmonies et devant la boîte qui me sert de chambre photographique pour faire quelques images, de moi-même et des objets qui m’entourent: un abat-jour, des fleurs, vivantes ou séchées, un soliflore, un téléphone cassé… J’ai photographié un fantasme et un souvenir. After Hours, est baigné à la fois de cette musique et de ce silence, c’est un vertige constant, qui me berce sombrement. J’ai puisé dans mon passé, dans un révolu que je ne peux me résoudre à laisser partir. J’ai tâtonné, expérimenté, guetté l’heureux hasard, pour aller vers quelque chose qui m’a dépassé. Le lapin quant à lui, est présent dans de nombreuses séries et est symbolique, animal mystérieux dans la façon qu’il a d’être puis de disparaître comme par enchantement, il évoque la fertilité, la vie autant que la mort, et notre intériorité, à la manière du terrier qu’il creuse et lui sert de refuge.

La nostalgie est omniprésente au sein de mon travail filmique et photographique, elle marque mon existence à la manière d’un sceau indélébile. Sentiment universel, elle touche à notre quête identitaire, notre condition mortelle, au sens que nous donnons à la vie. Le présent est-il un château de souvenirs en constante reconstitution, un futur non encore advenu, le reflet d’un passé réconfortant, l’angoisse du temps irréversible ?

L’homme est-il seulement capable d’un face à face avec lui-même ? Comment vit-il l’instant présent dès lors qu’il a conscience de sa finitude ?

Dépeindre la nostalgie, ce sentiment agréable et lancinant, ce « désir d’on ne sait quoi », innaccessible et ineffable a été passionnant. J’ai tenu à représenter toute sa puissance uniquement en images. La prise de vue à l’aide d’une chambre photographique, le flou, le choix de tirages sur papier japonais légèrement jauni se sont imposés à moi et renforcent ce trouble sentiment.

Sandrine Laroche

 

http://sandrinelaroche.art.free.fr
Youtube : Sandrine Laroche photographe
Facebook : fb.me/Sandrinelarochephoto

www.corridorelephant.com

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