Il arrive parfois que les planètes s’alignent, y compris en photographie.
Sous le bleu incroyable d’un ciel provençal, et avec la complicité d’une rivière dont l’eau est d’une transparence exceptionnelle, les couleurs se mélangent du jaune au rouge automnal des feuilles des arbres. Le vert vif des algues ondule dans le courant, alors que les couleurs des maisons voisines se reflètent dans les vaguelettes et les tourbillons. Tout cela n’est qu’un bal organisé par le grand soleil de midi, celui-là même qui a le de pouvoir de sublimer les couleurs jusqu’à l’irréel et l’impossible. Alors, plus que jamais, ouvrez grand les yeux!
Car, si vous regardez avec attention, au-delà de la séduisante truite sauvage qui arbore sa robe de points noirs et rouges, un autre spectacle vous attend juste au-dessus d’elle, en surface, là où, hélas, trop peu voire personne ne remarque l’existence d’un incessant balai de couleurs, d’une beauté inouïe, naturelle, qui erre entre flamboyance et nuances, pour que se succèdent des oeuvres éphémères dignes de l’art du peintre Claude Monet.
Car ici, l’artiste véritable n’est autre que la nature, et devant un tel génie, le photographe, sous le charme, n’est rien de plus que son humble témoin…
Sur le plan technique, dans ces plans, il y a simplement un développement basique, qui consiste à recadrer et optimiser les niveaux de lumière ou de bruit. Ici, aucune technique spéciale n’a donc été utilisée, ni à la prise de vue ni en post-production.
Loin de ce qui m’occupe généralement dans mon approche expérimentale de l’art de la prise de vue, et dans mes recherches sur l’utilisation du trait de lumière, pour une fois, je n’ai fait que flâner, admirer, et capter les œuvres d’une nature qui a déjà tout compris sur l’art et les sciences, bien avant nous tous.
Christian Fleitz
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