Le 5 août 2010, Chris a mis fin à ses jours. C’était le mari d’Alana, ma cousine. Il faisait partie de la famille. Il avait 29 ans. Sa mort est survenue presque un an jour pour jour après sa tentative de suicide dans l’une des plus grandes forêts d’état de son Queensland natal, en Australie. Quelque chose s’était mal passé à l’époque, ou peut-être qu’il s’était accroché. Après quatre jours passés dans une forêt si loin que ni sa famille ni ses amis n’avaient réussi à le trouver, il était venu lui-même demander de l’aide. J’ignore à quel moment exact a commencé sa dépression. Je ne l’ai jamais connu autrement. Très intelligent, il était prisonnier de lui-même, une cage en apparence sans issue. Il s’est battu pendant des années. C’était une lutte de première ligne, et un combat inégal. Il en parlait, vous savez, des médicaments censés le faire se sentir bien, de son état d’esprit, de tous les médecins. Mais souvent, il restait assis en silence. Il rêvait d’être pilote, de faire d’autres choses. Dear Chris (Cher Chris) renvoie au lien entre perte, rituel et mémoire. Plutôt que de suivre un récit linéaire, le projet s’organise autour de trois “chapitres” interchangeables : images vernaculaires de l’album de photos d’enfance de Chris, photos de certains des objets lui ayant appartenus prises par Alana, et pour finir, photos de certains lieux signifiants pour lui – son histoire, et la nôtre.
Katrin Koenning, Allemagne
Chobi Mela IX
Festival international de photographie au Bangladesh
Du 3 au 16 février 2017
Rd No.8A
Dhaka 1209
Bangladesh