Commencée à Paris il y a 14 ans, cette série de Cédric Delsaux, après avoir été exposée un peu partout dans le monde, retrouve la capitale pour un nouveau volet de ce travail qui marie avec dextérité le quotidien et le fantastique. Son nom : Back to the stars.
Si les vaisseaux et les personnages de la célèbre saga Star Wars hantent toujours les lieux réels qu’il photographie —ici Abu Dhabi— Cédric Delsaux travaille cette fois avec une équipe complète (designer, graphistes 3D, retoucheurs) pour repousser toujours plus loin la lisière entre le vrai et le faux ; au point qu’on en vient à se demander s’il existe une frontière ?
En effet, terminé la simple confrontation des débuts entre réel et science-fiction, désormais Dark Lens fait monde. Tout se passe comme si les personnages de la série s’étaient définitivement installés sur Terre, emmenant avec eux leur puissance immémoriale. Ces nouveaux résidents se dotent, maintenant, de leurs propres vaisseaux, toujours inspirés de la saga Hollywoodienne mais recréés à la façon Terrienne, c’est à dire avec une technologie et un design empruntant au monde d’avant : celui des Hommes.
Avec cette approche, le français explore un nouveau genre : le réel fantastique, poursuivant en cela, sa recherche autour de la notion d’hybride. Par ce dispositif, il transforme chaque parcelle de territoire en zone d’une guerre possible ou fantasmée, hystérisant chaque portion de territoire. On peut aussi y voir une façon habile de détourner le mythe contemporain qu’est devenu Star Wars pour convoquer les angoisses et les ambitions d’une époque que la perte des grands récits a laissée aux bords d’un gouffre béant.
Cédric Delsaux, Back to the stars
24 mai – 8 septembre 2018
Galerie Patrick Gutknecht
78 rue de Turenne
75003 Paris
France
