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Ceci n’est pas une photo de vacances!

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La couverture du numéro de Septembre de Vogue U.S qui présente Beyoncé photographiée par Tyler Mitchell  continue de susciter des réactions dans le monde entier.  Voici le commentaire que nous a envoyé Anna Winand, une dame formidable qui fut le bras droit et gauche de Cornell Capa !

 

“À New York, le très attendu numéro de septembre de Vogue est sur les stands. La photo de couverture de Beyoncé est la première d’un photographe noir, Tyler Mitchell, âgé de 23 ans, choisi par Beyoncé. Il a été convenu à l’avance que la photo ne serait pas modifiée une fois soumise pour publication; un accord avec Anna Wintour, la directrice de Vogue.

Préciser que la photo a été prise par un photographe noir a été une nouvelle longue à venir, apparemment. Gordon Parks a été embauché par Alexander Liberman, un précurseur de Wintour, en 1948. Six mois plus tard, les photographies de Park  des “plus belles robes” de cet hiver étaient publiées dans Vogue.

Dans un essai personnel qui l’accompagne dans ce numéro de Vogue, Beyoncé écrit qu’elle a fait des recherches sur son ascendance, découvrant qu’elle venait d’un propriétaire d’esclaves qui était tombé amoureux d’une esclave et l’avait épousée. L’un des résultats de cette union doit être le beau ton doré de sa peau.

Maintenant pour la photo. Elle montre Beyoncé dans une pose sereine et calme dans une robe avec une encolure modeste et couverte, montrant un peu la cuisse et les genoux, sa robe blanche est l’expression de la pureté et de la chasteté. C’est ludique et sérieux, elle montre la beauté naturelle (pas de maquillage lourd selon le choix de Beyoncé).

Cette photo est clairement une collaboration entre le sujet et son photographe. Il n’y a pas de grand-standing. Ce qu’il y a, c’est une grande beauté et une grande dignité.

Dans son essai, Beyoncé écrivait également: “Si les personnes qui occupent des postes importants continuent d’embaucher et de recruter uniquement des personnes qui leur ressemblent, parlent comme elles, qui viennent des mêmes quartiers où elles ont grandi, elles n’auront jamais une compréhension des experiences différentes de celles qui sont les leurs. Elles embaucheront les mêmes modèles, organiseront le même art, lanceront les mêmes acteurs encore et encore, et nous perdrons tous.”

 

Merci Beyoncé, Tyler Mitchell, Anna Wintour et bien sûr Vogue d’avoir emmené certains d’entre nous, ou la plupart d’entre nous, au-delà de nos quartiers.

Il faut un village pour faire de l’art. ”

 

Anna Winand

August 2018

 

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