À partir des années 1980, la photographe Catherine De Clippel commence à travailler avec plusieurs anthropologues en Afrique de l’Ouest, au Mali d’abord, puis au Togo et au Bénin. Ensemble, ils réaliseront plus d’une quinzaine de films documentaires autour de cultes de possession et de rites thérapeutiques. Toujours accompagnée au cours de ces tournages de ses deux appareils photo, Catherine De Clippel amorce ainsi un travail photographique sur le vodou, qui prendra progressivement une importance considérable dans l’ensemble de son œuvre.
En janvier 2019, elle est invitée par l’artiste plasticien Dominique Zinkpè, résidant à Cotonou, à poursuivre son travail photographique et retourne alors au Bénin. Ses photographies, aux frontières du document ethnographique, de la photographie documentaire et de la photographie d’art, tissent un rapport complexe, presque ambivalent, avec les rites, les célébrations et les acteurs des cultes. Tout en les immortalisant, elle célèbre ce qui fait, selon ses mots, le propre du vodou : l’inconnaissable, le non-visible.
Le nouvel ouvrage que les éditions de la Maison des sciences de l’homme consacrent au travail de Catherine De Clippel réunit 80 photographies, prises entre la fin des années 1980 et aujourd’hui. Trois textes les accompagnent : un premier du conservateur de musée et commissaire d’exposition François Cheval, un entretien avec Catherine De Clippel, et un dernier de l’anthropologue Jean-Paul Colleyn.
Catherine De Clippel, Photographier les vodous. Togo-Bénin, 1988-2019, Paris, Éditions de la Maison des sciences de l’homme, 15 octobre 2020.
Également disponible : Marc Augé, Jean-Paul Colleyn, Catherine De Clippel, Jean-Pierre Dozon, Vivre avec les dieux. Sur le terrain de l’anthropologie visuelle, Paris, Éditions de la Maison des sciences de l’homme, 2019 (livre + 2 DVD comprenant 5 films).