2021 : Un crépuscule
La transition écologique, la relation entre l’humain et la nature, sont parmi les sujets qui me touchent le plus. L’année 2020, ainsi que le début de 2021, si particuliers pour le monde entier, m’ont inspiré et motivé à aborder d’avantage ces thèmes dans le cadre de ma pratique artistique. Dans ce projet de photographie conceptuelle que j’ai intitulé « 2021: Un crépuscule », j’ai choisi d’aborder ce sujet de manière plus introspective – en parlant non seulement de notre relation matérielle avec la nature, mais aussi d’une destruction intérieure qui se produit progressivement chez chacun de nous: les menaces qui pèsent aujourd’hui sur notre planète – une crise environnementale sans précédent dans l’histoire de l’humanité, la perte alarmante de biodiversité et le changement climatique, notre modèle économique et notre mode de vie tournés vers le capitalisme et la surconsommation…. Cette nature, si souvent dominée et opprimée, aujourd’hui se rebelle, et nous signifie les limites des changements qu’on lui impose. Confronté à un monstre qu’ils ont créé et qu’ils ne parviennent plus à maîtriser, les humains modernes tentent de conjurer l’irréversible, de refuser l’évidence. Ils errent à la recherche de solutions, repoussant au lendemain toutes les promesses. La nature, elle, si longtemps silencieuse reprend peu à peu ses droits, laissant l’homme exsangue de ressources, et c’est avec élégance et une certaine désinvolture qu’elle se joue de tous les pièges qu’on lui a tendu. Les humains avancent désormais sans repères, figés dans leurs habitudes, à la recherche de ce contact perdu qui leur permettra de renouer avec leur monde d’origine. Dans cette série ils ne sont que témoins, objets d’un environnement que la nature dessine. C’est elle qui désormais décide et impose, et pourtant elle ne chasse pas totalement de son territoire ces étranges créatures qui lui ont fait tant de mal. Peut-être même leur donne-t-elle une dernière chance, et à défaut de renaître, l’espoir de se réinventer.
Catherene Lee