J’ai décidé un jour que les descriptions faciles que nous font les médias du conflit israélo-palestinien ne présentaient aucun intérêt pour moi. Je comprenais plus ou moins la situation, mais je souhaitais éviter de m’impliquer. Ce que je voulais découvrir, c’était le point d’origine de la discorde.
Je me suis mis au travail en Israël, et je me suis demandé si je pourrais projeter ce malaise directement dans un livre, charger les images de tension pour les transmettre au public. Je voulais prendre des photos qu’on puisse regarder tranquillement, tout en absorbant le mal-être qui se dégage du lieu.
Je ne suivais pas les conséquences du conflit. Je m’efforçais de comprendre comment on peut imaginer le futur en Israël : ce qui va se passer, la peur du danger, quel visage il va prendre. Je me rends bien compte qu’en réfléchissant à cela, on flirte avec l’utopie, le fictif. J’étais donc à l’affut d’images qui présentent un potentiel, un préparatif.
Il peut arriver qu’on travaille à une scène qui semble étrangement hors de contexte. C’est parce qu’on est en train de filmer une petite partie d’un film tout entier. On peut établir un parallèle avec le monde autour de nous : il peut sembler réel, mais il contient toujours quelque chose de décalé, et il est difficile de repérer ce qui est vrai ou non.
– Martin Kollar
Chaque jour, L’Oeil de la Photographie présentera une série par photographe de l’exposition « This place ».
EXPOSITION
This place
Du 12 février au 5 juin 2016
Brooklyn Museum of Art
200 Eastern Pkwy
Brooklyn, NY 11238
Etats-Unis
https://www.brooklynmuseum.org
http://www.this-place.org
http://www.martinkollar.com
