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Brest : Festival Pluie d’images

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Chez Guillaume Rivière, tout coule de source comme son nom l’indique. Jamais submergé par le flot de sensibilité qui le lie aux théâtres grandioses de notre planète, Guillaume est à la fois paysagiste et portraitiste de la condition humaine jusque dans ses retranchements les plus reculés sur tous les continents.

Fils spirituel d’un Raymond Depardon, dont il partage la passion du moyen format et de la couleur, il a su créer dès ses débuts professionnels, en 2000, sa propre photographie auprès des paysans, « derniers habitants du désert français » selon le célèbre photographe de l’agence Magnum. Il n’a eu de cesse depuis d’arpenter le monde pour y apposer la traçabilité de son regard percutant.

Le désert de Mojave n’a rien à voir avec les brumes matinales qui ouatent nos vallées en Lozère ou sur le Causse Méjean, mais la signature de Guillaume Rivière rend son image immédiatement identifiable car à nulle autre pareille.

Passé en maître dans l’art de contrôler l’alchimie d’une surexposition complètement voulue et sous contrôle, Guillaume Rivière fait de chacune de ses images une lucarne magique.

Le cadre très rigoureux expose devant nos yeux toujours surpris l’originalité d’un homme ou d’une femme au cœur d’un environnement, qui révèle son être profond, unique au monde.  Tel ce cow-boy riant à gorge déployée à proximité de ce Desert Center Market, devant lequel pose droit comme son drapeau étoilé l’Américain caricatural. Comme tous les paysages qu’il a traversés, saisis, captés dans ce qu’ils ont de singulier, dans leur beauté originelle en terre d’Amérique comme au plus près de chez lui en Languedoc.

Guillaume Rivière est peintre en images, laissant à d’autres photographes le soin de n’être que des peintres en bâtiment d’une photographie inhabitée. Il conjugue toujours avec une étonnante maîtrise l’intérieur et l’extérieur, pour en extraire la pépite d’une image qui échappe au cliché ou à la carte postale. Il donne toujours l’impression de prendre les bords et rebords du diaphragme de l’obturateur pour vignetter ou “braguetter” chaque prise de vue. Il cultive le permanent souci d’une composition méticuleuse, sans avoir jamais recadré une seule de ses images, pour mieux habiter chaque horizon, chaque road 666 empruntée, chaque désert visité d’une poésie particulière.

Le photographe révèle en lui un artiste caché toujours au bord de cette surexposition qui pourrait lui être fatale. Il révèle dans la jouissance d’une lumière irradiante, le plaisir de nous faire partager la beauté de l’espace qu’elle révèle.

Au festival photographique Pluie d’images 2015, Guillaume Rivière ne pouvait que célébrer l’art du voyage et nous faire vivre la complicité de son œil sous le charme du désert de Mojave en son infini présumé. Il nous prend à témoin pour emprunter ce bitume noir, gainé en son milieu d’une ligne jaune, pour toujours nous dire : « Avance sur ta route car elle n’existe que par ta marche ». Comme sa photographie en perpétuel mouvement.

Jamais mirages du réel en cette immensité désertique, ses images sont une invitation permanente à irriguer notre imaginaire à la source de leur beauté solaire.

Alain Mingam

FESTIVAL
Pluie d’images 2015
Le Désert de Mojave
Guillaume Rivière

Jusqu’au 27 février 2015
Place de la Liberté
29 200 Brest

http://www.festivalpluiedimages.com

www.guillaumeriviere.com

 

 

 

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