Bonne Espérance Gallery présente la première exposition à Paris des œuvres de Juhan Kuus jusqu’au 30 mars.
Elle le présente ainsi : l’un des photographes les plus fascinants de l’histoire de l’Afrique du Sud. Kuus est né au Cap en 1953 dans une famille ouvrière. Il abandonne l’école à 17 ans. Sans formation formelle en photographie, il a trouvé un emploi d’assistant pour un photographe au Cap, puis de photoreporter. Il a rapidement acquis la réputation de se jeter au cœur de l’action, dans des situations parfois violentes et dangereuses, pour obtenir sa photo, ce qui lui valait un contact très étroit avec les personnes qu’il photographiait et, parfois, un appareil photo endommagé ou une mâchoire cassée. Il utilisait toujours l’objectif court.
Kuus a également acquis la réputation de porter une flasque de whisky et un pistolet pendant qu’il travaillait, et d’utiliser le pistolet. Kuus a été rejeté par nombre de ses collègues à cause de l’alcool, des armes et parce qu’il était une personne remarquablement difficile. En 1987, il a été accusé sans succès de meurtre. Il a été exclu de l’Association des Correspondants Étrangers. Mais ces qualités lui ont également permis de gagner la confiance de certains de ses sujets, y compris des membres des gangs les plus redoutés du Cap.
Kuus a travaillé pour SIPA Press de 1986 à 2000 et a capturé la tragédie de l’Afrique du Sud au bord de la guerre civile, mais aussi des scènes de la vie quotidienne du pays. Les photos de Kuus ont été publiées dans certaines des publications les plus connues au monde, notamment The Times, The Independent, The New York Times, Time, Newsweek, Stern et d’autres. Il a remporté deux fois le World Press Photo Award. En 1987, un livre de ses photos documentaires, « South Africa in Black and White », a été publié. Ce livre a été interdit en Afrique du Sud.
Kuus était reporter photographe, mais ses photos racontent des histoires profondément humaines sur les Sud-Africains. Il a braqué son objectif sur les pauvres, les ouvriers agricoles, les sans-abri, les prisonniers, les gangsters, les malades mentaux et les exclus. À bien des égards, il était l’un d’entre eux. Il était attiré par les laissés-pour-compte.
À la fin de sa vie, Kuus vivait dans un refuge pour sans-abri au Cap. Mais il continuait à prendre des photos, avec un appareil emprunté. Il avait vendu ses appareils photo parce qu’il avait besoin d’argent. Les photos qu’il a prises à cette époque étaient axées sur les personnes vivant en marge de la société sud-africaine, et il vivait avec elles. Mais les gens disent que Kuus était heureux à la fin de sa vie et qu’il projetait de s’installer à Paris, une ville qu’il aimait, et de travailler en tant qu’indépendant. Kuus est mort en 2015, après une chute dans les escaliers du foyer où il vivait, et n’est jamais revenu à Paris. La galerie Bonne Espérance présente 50 photos de Juhan Kuus (1953-2015).
Citations de Juhan Kuus
“Je ne suis pas un artiste, je suis photographe. Je photographie les imperfections de l’humanité qui sont adorables. Pour moi, la photographie concerne les gens en marge de la société.” Juhan Kuus
“J’ai vu l’étrange, le merveilleux, l’horrible et le carrément effrayant de la vie. Maintenant, vivre avec les marginalisés que j’ai toujours photographiés, trouvés fascinants, que je voulais comprendre, que je voulais raconter des histoires, hé, j’existe aussi et je fais donc aussi partie du flux magique de la vie et c’est tellement normal que telle que je suis, telle que je pense, telle que je vis et, malgré ce que vous pensez, je mérite aussi ma place au soleil. Mon soleil est peut-être un peu merdique à vos yeux, mais c’est mon soleil et il est de ma propre création.” Juhan Kuus
« Ne vous attendez pas à voir de jolies photos. » Juhan Kuus
« Mon travail n’est pas de l’art, c’est une putain de photographie. » Juhan Kuus
“Je suis un peu intouchable. Cela ne me dérange pas d’être à l’extérieur et de regarder à l’intérieur, j’y suis habitué, mais j’aimerais juste qu’ils n’ignorent pas le travail.” Juhan Kuus
“Quand j’étais plus jeune, je m’épanouissais grâce à l’adrénaline; maintenant, j’essaie de trouver plus de sens à ce que je photographie.” Juhan Kuus
Juhan Kuus
jusqu’au 30 mars 2024
Bonne Espérance Gallery
3 rue Notre Dame de Bonne Nouvelle
75002 Paris
www.bonne-esperance-gallery.com
