La ville d’Ostende organise jusqu’au 12 Novembre pour la seconde fois une Biënnale de la Photo : (IN)FLUX avec plus de 30 photographes (inter)nationaux dans 23 locations, choisis par le commissaire Stephane Verheye. Merci à Bart Ramakers qui a réalisé cette présentation.
(IN)FLUX – véritable anthologie de la photographie contemporaine
La Photobiennale Internationale d’Ostende accueille pour la seconde fois une série de photographes de renom du monde entier à Ostende Reine des Plages. D’une manière ou d’une autre, ils sont tous influencés par d’autres formes d’expression artistique – c’est d’ailleurs la raison pour laquelle cette deuxième édition de la biennale est intitulée (IN)FLUX – mais leur œuvre ne pourrait être plus diversifiée. Une véritable anthologie !
Trop de talent
Parmi eux, deux artistes des Etats Unis: Joel Peter Witkin et Peter Lippmann (bien que ce dernier vit et travaille à Paris). Les autres artistes viennent principalement d’Europe car, selon le curateur Stephane Verheye, il y a tout simplement trop de talent ici pour être ignoré. « Cela se voit déjà dans la sélection belge. Elle est vraiment de niveau mondial. Il y a des vétérans comme Karel Fonteyne, Tony Le Duc et Diane Hendrikx, mais aussi de jeunes talents comme Athos Burez, Marie Wynants et Mous Lamrabat. Si on regarde le parcours qu’ils ont accompli ces dernières années, c’est vraiment impressionnant. »
(IN)FLUX
Le thème de la deuxième édition, (IN)FLUX, est aussi simple qu’étonnant. Verheye a recherché des photographes ayant une forte connexion avec d’autres formes d’art: « Julia Fullerton-Batten s’inspire clairement du cinéma, Marie Wynants vient visiblement du monde de la danse, Tony Le Duc est fortement influencé par la peinture, et de nombreux photographes racontent leurs histoires en utilisent le clair-obscur ou d’autres techniques de la peinture: Olivier Valsecchi, Bart Ramakers, Jenny Boot, Geert De Taeye…”
Comment cela se fait-il ? Cela doit sûrement avoir quelque chose à voir avec le fait que la photographie est encore une forme d’art jeune. Mais il est clair qu’un grand nombre de ces photographes a été sélectionné parce que le curateur a mis l’accent sur la photographie mise-en-scène. Les photographes invités sont déjà impliqués dans l’art: ils visitent des expositions et des foires d’art, leurs oeuvres sont montrés dans des musées, ils savent ce qui se passe et se glissent dans une grande tradition, où bien la questionnent.
Mises-en-scènes ingénieuses
Cela aboutit finalement à une sélection très forte de 32 photographes dans 22 locations très diverses: une église, un fort, des musées, mais aussi dans des lieux publics: des parcs, la plage, la digue… personne ne pourra visiter Ostende sans avoir un aperçu. On voit tout de suite que le commissaire et son organisation ont payé beaucoup d’attention à la mise-en-scène de l’expo: les tableaux monumentales de Julia Fullerton-Batten font une symbiose parfaite avec l’Eglise Anglicane, les natures-mortes et autres oeuvres de Athos Burez font référence aux oeuvres de James Ensor dans la Maison Ensor. Dans MuZee, Aglaia Konrad montre son Kammerspiel, une oeuvre en dialogue avec l’espace d’exposition et son architecture, tandis que la péruvienne Giannina Urmeneta Ottiker entraîne le spectateur dans un monde obscure entre fiction et réalité à coté des oeuvres du photographe belge Karel Mus dans la vieille tour d’église ‘De Peperbusse’.
Galeries
Parmi les 22 locations 6 galeries avec chacune une approche très individuelle. AHWNN montre les jeunes photographes belges Hannah Moens, Jyoti Dresselaers, Luana Masala, Nick Verhaeghe et Neoza Goffin. Noir de Noir a une expo solo avec les oeuvres du norvégien Kjetil Karlsen – reflètant la mélancolie, la solitude et l’abandon –, CAS a donné la liberté totale à Lieven Lefere pour y installer son oeuvre à coté de celle de Guda Koster. Rami Hara – jeune somalien avec une oeuvre fort remarquable a une exposition chez Oever et le photographe suedo-rwandais Luc Gatwa est montré a Theobalds Boothuisje. Finalement à la Galerie Papillon vous retrouvez le travail tout récent de Bart Ramakers à coté de celui qui l’a beaucoup influencé Joel Peter Witkin (qui a une expo parallèle dans le Fort Napoléon).
Plein air
Même ceux qui n’entrent jamais dans un musée ou une galerie seront quand-même surpris par la photographie: les oeuvres poétiques de Stephano Bonazzi respirent l’air marin sur la ‘Petite Plage’, les reflections de Bara Prasilova sur la relation entre nature, culture et humain nous parlent vivement aux “Drie Gapers”… Jenny Ymker nous montre des oeuvres dans le Parc Royal, lieu où certaines d’entre elles ont été réalisés, Luca Izzo questionne les structures et les contours artistiques du 20e siècle dans l’Avenue de la Reine. Giorgia Bellotti (alias Giorgibel) montre son dialogue rafraichissant avec l’oeuvre de René Magritte sur la digue à la hauteur des Galeries Venitiennes.
Dans Central Park @ Sea les photographies très architecturales de Soo Burnell (UK) offrent un beau contraste avec les nouvelles constructions alentour, aussi les natures mortes délicates et baudelairiennes de Peter Lipmann étonnent sur la Place Princesse Stéphanie par leur complexité baroque et leur luminosité ingénieuse.
Agreable
Vous voulez avoir un aperçu de toute la Biënnale en quelques minutes ? Parcourez simplement les Nouvelles Galeries, où 29 panneaux vous présentent tous les photographes et tous les lieux.
Avec cette seconde Biënnale Internationale de la Photographie, Ostende confirme cet automne ses aspirations comme ville culturelle de la côte Belge. Rien de plus agréable que de flaner, se promener, visiter, admirer les expos, les photographies, la mer, les restos, les terrasses pour un weekend ou un milieu de semaine!
Pratique
La deuxième édition de la Biennale internationale de la photographie à Ostende se déroulera du 16 septembre au 12 novembre dans plus de vingt lieux intérieurs et extérieurs à Ostende.
Cette édition met l’accent sur la connexion avec d’autres formes d’art. Chaque œuvre photographique reflète le thème (IN)FLUX de manière unique, contemporaine et insolente.
Les lieux : Fort Napoléon, Mu.ZEE, la maison James Ensor, l’Amandine, l’Eglise Anglicane, la Peperbusse, le Parc Léopold, les Nouvelles Galeries, la Petite Plage, la Place Princesse Stéphanie, le Parc Royal, la Place de la Gare, Central Park@Sea, la Zeeheldenplein, les ‘Drie Gapers’, l’avenue de la Reine, le CAS (Espace d’art contemporain), Theobalds Boothuisje, AHWNN (A Horse With No Name), Noir de Noir, galerie Papillon, galerie Oever et la digue.
À l’exception de l’Amandine et de la Peperbusse, toutes les expositions sont accessibles aux personnes avec une mobilité réduite.
Billets : 15 € (tous les lieux intérieurs, à l’exception de Mu.ZEE), 15 € (Mu.ZEE), 26 € (tous les lieux intérieurs + Mu.ZEE)
Les billets sont en vente au Fort Napoléon, à l’office de tourisme d’Ostende ou sur le site fotobiennale.be. Les enfants de moins de quatorze ans bénéficient d’une entrée gratuite (à l’exception de Mu.ZEE). Les jeunes de moins de vingt-six ans peuvent bénéficier d’un tarif réduit.
Les billets pour Mu.ZEE ne sont disponibles qu’à Mu.ZEE ou sur le site fotobiennale.be.
Tous les lieux extérieurs et galeries sont gratuits pour tous.
Les photographes:
Joel-Peter Witkin, Julia Fullerton-Batten, Mous Lamrabat, Marie Wynants, Stefano Bonazzi, Jenny Ymker, Athos Burez, Bara Prasilova, Aglaia Konrad, Karel Fonteyne, Jenny Boot, Tony Le Duc & Diane Hendrikx, Olivier Valsecchi, Luca Izzo, Giannina Urmeneta Ottiker, Karel Mus, Giorgibel, Geert De Taeye, Soo Burnell, Peter Lippmann, Bart Ramakers, Kjetil Karlsen, Lieven Lefere, Guda Koster, Hannah Moens, Jyoti Dresselaers, Luana Masala, Nick Verhaeghe, Neoza Goffin, Rami Hara et Luc Gatwa.