La série Dust, de Xenia Nikolskaya, réalisée entre 2006 et 2011, explore l’abandon des espaces architecturaux en Egypte. Ces images constituent une dualité : la poussière est une matérialité qui recouvre la ville, imprimant littéralement le passage du temps sur les objets urbains – mais c’est aussi une métaphore temporelle de l’enregistrement et de l’effacement progressif des souvenirs. L’architecture de l’Egypte à la fin du XIXe et au début du XXe siècle – généralement appelée « architecture cosmopolite » – va rapidement succomber face à la négligence, à la frénésie immobilière et à la surpopulation des villes.
Depuis le lancement du projet en 2006, un certain nombre d’endroits représentés par l’artiste ont été démolis, tandis que d’autres ont traversé un processus de rénovation et de modernisation. Dust n’est pas seulement un travail artistique, c’est aussi une précieuse source d’informations, qui témoigne des évolutions économiques et sociales d’un pays. « Lorsque j’ai entrepris ce projet », explique la photographe, « j’étais motivée par la curiosité. Mais l’Egypte traversant un bouleversement politique et social, Dust est venu illustrer la stagnation économique, qui a englouti le pays au cours des trois dernières décennies. Mon projet souligne l’importance de documenter un pays en pleine transformation et l’urgence de réfléchir sur son histoire, afin de préparer son avenir. »
Xenia Nikolskaya, Dust
Biennale des photographes du monde arabe contemporain
Du 13 septembre au 12 novembre 2017
Maison Européenne de la Photographie
5/7 Rue de Fourcy
75004 Paris
France