Au premier coup d’œil, les photographies de Bernard Pierre Wolff semblent s’inscrire dans la tradition du photojounalisme d’après-guerre. Comme les photographes de l’agence Magnum, et Henri Cartier-Bresson en particulier, Wolff pensait que le talent d’un photographe était d’imposer un ordre latent à une réalité qui paraissait incohérente. Comme eux, il fit le tour du monde en quête de l’image universelle capable de traduire instantanément l’essence d’une situation ou d’un événement. On peut trouver dans chacune de ses photographies un souci constant de la composition et de la perfection formelle. Mais il avait également appris les leçons d’artistes comme Robert Frank et Charles Harbutt : que « toute chose pouvait dorénavant être photographiée », l’horrible, le banal, l’insignifiant.
Lire la suite du texte de Jean-Luc Monterosso dans la version anglaise du Journal.
Bernard Pierre Wolff mourut le 28 janvier 1985 à l’âge de 54 ans. S’il était déjà reconnu depuis vingt ans à New York à sa disparition, il était tout juste découvert dans sa France natale. Deux expositions lui furent consacrées durant le Mois de la Photo en 1986 et 1987, et il publia deux livres photo, In India et New York Macadam.