Illusions
Je vous invite à participer à une expérience, à collaborer à un projet créatif déroutant, autant que possible sans réserve ni questionnement.
Suspendre son incroyance, rompre avec son incrédulité, c’est accepter de vivre une fiction comme s’il s’agissait de la réalité.
Je transforme le réel et parfois l’apparence des objets que je photographie. Je rends la mise en scène énigmatique, mystérieuse, parfois humoristique, mais aussi inquiétante afin de bousculer les certitudes, perturber les convictions.
Dans notre société où l’image est omniprésente, la manipulation parfois sans discernement des images est le révélateur de quelque chose de plus inquiétant : l’influence d’une image fabriquée, recomposée et le narcissisme d’une société qui se regarde de plus en plus.
Au travers de la photographie on assiste toujours d’avantage à la création d’un doute permanent par rapport à la réalité présentée, une incertitude de l’authenticité des images, ce qui n’est pas sans impact sur la structuration des mémoires individuelles et collectives, laissées sans repères fiables dans le temps.
C’est un fait, certaines photos présentées ici ne sont pas crédibles, cette mise en forme paradoxale est illogique, invraisemblable, mais je vous l’annonce en préambule. Je convie le regardeur à ignorer la fiction et admettre temporairement cette fausse réalité et pour commencer d’accepter par exemple, que les images que je présente en noir et blanc sont bien la réalité.
Le tour de passe-passe de mon esthétique photographique n’est pas généré par un logiciel de retouche, tout se crée lors de la prise de vue, la technique employée évolue selon un procédé dite de la pose longue et d’un montage ingénieux de mes objets.
Bernard Larquier
