“Etrange fleur
Que ce débris d’une photographie! » (Yves Bonnefoy)
Mon projet sur les médaillons funéraires place volontairement hors champ les noms et les dates des défunts. Mon sujet n’est pas la mémoire des disparus mais le destin de ces icônes ravagées par le temps. Certaines finissent éparpillées sur la pierre tombale, enfouies dans les herbes ou recouvertes par la mousse. D’autres déteignent sur la pierre et forment avec elle un riche tableau où s’échangent matières et couleurs. Des natures mortes. Des vanités. Je propose un inventaire de ce paradigme cruel de la disparition à travers trois séries d’images : les médaillons dégradés par effacement, par fracture et, ultime avatar, les médaillons dont ne susbiste plus que l’empreinte.