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Aussi solides que la roche : huit artistes de référence historique aux Rencontres de Bamako 2019

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On les désigne par une appellation qui laisse percevoir toute la force incontestable de leur travail acquise par l’expérience d’une vie. Solides, ils le sont car incassables. Rien ne saurait ternir une réputation acquise à travers les années et vérifiée par les succès qui couronnent leurs carrières respectives. Felicia Abban, Akinbode Akinbiyi, Jihan El Tahri, Armet Francis, Liz Johnson Artur, Eustaquio Neves, Youssouf Sogodogo et Deborah Willis, seront donc appelés les « Solid Rocks » dans le cadre de la 12ème édition des Rencontres de Bamako.

Voilà encore une nouveauté de cette édition de la biennale africaine de la photographie qui fête ses 25 ans d’existence cette année. Nombreux sont celles et ceux qui demandent quel est ou quels sont les artistes qui, comme chaque édition, fait ou font l’objet d’une exposition dite « hommage à un artiste » de renom. L’hommage sera fait à la portée qualitative de leurs travaux et à l’immensité de leurs carrières, mais autrement.

Plutôt que de dédier un espace d’exposition à un artiste, le Dr. Bonaventure Soh Bejeng Ndikung et son équipe de co-commissaires Aziza Harmel, Astrid Sokona Lepoultier et Kwasi Ohene-Ayeh, ont choisi de concevoir un projet curatorial global dans lequel dialoguent ensemble les travaux de ces huit artistes de renom aux côtés de ceux d’autres artistes confirmés, d’artistes émergents et de jeunes artistes en devenir, mais aussi de collectifs et de projets spéciaux. La biennale est en effet conçue de façon à penser et à présenter une vision des réalités du monde africain en mettant en lien les voix multiples qui l’habitent.

 

Les « Solid Rocks » en quelques mots :

Felicia Abban est une pionnière de la photographie ghanéenne dont la carrière démarre dès l’âge de 14 ans lorsqu’elle devient apprentie photographe chez son père. Forte de sa formation de quatre années, elle quittera Sekondi-Takoradi où elle a grandi pour s’installer à Accra en tant que jeune mariée à 18 ans. En plus d’y avoir a créé son propre studio photo dans les années 60-70, elle a été la première femme photographe officielle du premier président du Ghana, Kwame Nkrumah. Connue pour ses portraits et notamment ses autoportraits saisis avant les soirées et événements officiels où elle devait se rendre, elle a aussi capturé l’espoir suscité par l’indépendance du pays vis-à-vis de l’ancienne colonie britannique.

(à voir au Musée National du Mali)

 

Akinbode Akinbiyi est né à Oxford, en Angleterre, de parents nigérians, et a grandi en Angleterre et au Nigeria. Arpenteur de territoires d’ici et d’ailleurs à l’œil vif, il saisit avec son Rolleiflex – appareil photographique reflex bi-objectif, l’invisible du quotidien au rythme de pas lents à travers les espaces citadins et ruraux et au gré de ses voyages dans le monde.

(à voir au Musée du District)

 

Jihan El Tahri est une réalisatrice, scénariste, artiste visuelle et productrice égyptienne et française primée qui a débuté sa carrière en tant que journaliste spécialisée en politique du Moyen-Orient. L’ensemble des travaux qu’elle présente à la biennale africaine de la photographie répond à son questionnement sur le devenir des rêves et des visions activées par les indépendances, et cela à travers l’usage de l’archive.

(à voir au Musée du District)

 

Armet Francis est un photographe et éditeur d’origine jamaïcaine, basé à Londres. Il débute sa carrière comme photographe dans les domaines de la mode et de la publicité. En pleine période de luttes pour les droits civiques, sa pratique photographique se recentre sur l’identité noire en Grande-Bretagne dans les années 1960. Il va alors documenter le quotidien des diasporas africaines et caribéennes, notamment avec deux projets de vie : The Black Triangle : People of the African Diaspora et Children of the Black Triangle.

(à voir au Mémorial Modibo Keïta)

 

Liz Johnson Artur est une artiste, photojournaliste et photographe éditoriale ghanéenne-Russe née en Bulgarie en 1964, ayant grandi en Allemagne de l’Est, puis de l’Ouest et vivant aujourd’hui à Londres. Depuis 1985, elle met la question de l’humain au centre d’un travail protéiforme, avec une pratique qui comprend la photographie, le cinéma et l’installation. Depuis plus de 30 ans, elle capture les portraits de femmes et d’hommes issus des communautés diasporiques africaines au gré de ses rencontres dans des contextes sociaux qui en soulignent la vitalité et l’expression créative.

(à voir au Musée du District)

 

Eustaquio Neves est un artiste plasticien autodidacte né et vivant au Brésil. Depuis trente ans, il s’investit dans la recherche de techniques alternatives et multidisciplinaires, manipulant négatifs et copies en photographie, ou explorant les médias électroniques, tels que la séquence et le mouvement. Ses travaux portent, entre autres, sur les questions d’identité et de mémoire des cultures d’ascendance africaine.

(à voir au Conservatoire des Arts et Métiers Balla Fasséké Kouyaté)

 

Youssouf Sogodogo est né à Sikasso, Mali, en 1955. En 1999, il remportait le prix du Ministère de la Culture du Mali lors des Rencontres de Bamako. En plus de son travail personnel en tant que photographe, il est un homme engagé dans l’action culturelle et artistique, ayant été non seulement responsable du Musée du Sahel de Gao dans les années 1980, mais aussi chef de Conservation au Musée National du Mali pendant 16 ans. Il est également fondateur et directeur du Centre de Formation en Photographie de Bamako (CFP). La pratique photographique de Youssouf Sogodogo est caractérisée par le noir et blanc, dont seule une partie infime sur le recensement des coiffures tressées du Mali sera présenté aux Rencontres de Bamako par Black Shade Projects.

(à voir sous l’échangeur du Babemba)

 

Deborah Willis est une photographe, professeure d’université et directrice du département de photographie et d’imagerie de la Tisch School of the Arts de l’Université de New York, où elle enseigne la photographie, l’iconicité et l’histoire culturelle en s’interrogeant sur le corps noir, les femmes et le genre. Son travail photographique explore comment les Afro-américains construisent leur identité et leur image aujourd’hui, ainsi que le rapport qu’ils entretiennent avec la représentation et la beauté.

(à voir à la Galerie Médina)

 

Astrid Sokona Lepoultier

 

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