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Atelier Malicot

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Un voyage dans le passé, un orgasme nostalgique, un retour aux sources : c’est à quoi nous invite ce formidable lieu caché à Sablé dans la Sarthe à 3 heures de Paris : l’Atelier Malicot.

L’Atelier Malicot au cœur de l’Histoire de la Photographie.

L’atelier de photographie Malicot fut construit à l’emplacement d’une sorte de terrasse au bord de la rivière, l’Erve. A l’origine de la construction des immeubles de la rue Carnot, entre 1845 et 1850, ceux-ci débouchaient à l’arrière sur de petits jardins que les propriétaires aménagèrent en fonction de leurs goûts et de leurs besoins. La famille Malicot fit d’abord édifier un petit bâtiment carré à usage de remise, puis un peu plus tard, construisit des toilettes pour les employés de maison, et, du côté opposé au premier édifice, un ensemble de pièces qui servaient à loger les ouvriers, et à stocker charbon et bois de chauffage. En 1899, l’atelier est construit au-dessus de la terrasse afin de bénéficier d’un maximum de lumière au cours des prises de vues. Le nouveau bâtiment est parallèle à l’Erve qu’il surplombe d’environ six mètres. C’est un parallélogramme de 9m50 par 4m50 dont un côté et la toiture sont presque entièrement vitrés en bleu. Les autres côtés sont réalisés avec des briques provenant de la briqueterie des Agets-Saint-Brice en Mayenne, et l’ensemble repose sur des poutres métalliques afin de donner de la finesse à la construction.

Construite à la manière des verrières adossées à certains châteaux, l’armature qui reçoit les verres est composée de fers fins afin qu’un maximum de lumière pénètre dans l’édifice. L’étanchéité est assurée par du mastic à l’huile de lin. La partie haute est recouverte d’un châssis qui protège le verre de la grêle, et les extrémités sont couvertes de zinc.

L’accès à l’atelier se fait par un escalier situé dans le bâtiment primitif. En entrant, on est frappé par l’atmosphère qui s’en dégage. La lumière pénètre en abondance, filtrée par les vitres bleu-cobalt. Les murs sont presque uniformément peints en gris-bleu.

La verrière est orientée vers le nord-est, et l’agencement est fait de telle sorte que Malicot devrait opérer à contre-jour. La lumière est tamisée par des rideaux de la même couleur que les murs, coulissant sur des fils de fer raidis par des tendeurs. Des anneaux ont été cousus afin de permettre une manœuvre aisée de ces rideaux, notamment ceux de la partie haute. Enfin, le sol est en parquet. Du côté Est de l’atelier, un support de fonds permet de fixer les décors montés sur des mandrins et que l’on déroule à l’aide d’une manivelle. A proximité se trouve un réflecteur permettant d’éclairer le sujet. Dans la partie Ouest de la pièce est installée la chambre d’atelier sur son trépied, et rangés le long du mur les sièges, colonnes, balustrades, appui-tête et autres accessoires que Joseph Malicot utiliserait en fonction des clients et de son inspiration.

Au centre de la paroi vitrée, une porte, également vitrée, s’ouvre sur un large balcon qui permet de nettoyer aisément les vitres et offre une belle vue sur la rivière.

Malgré les ouvertures présentes sur trois côtés pour aérer l’atelier l’été, et un poêle à charbon pour l’hiver, les conditions de pose sont parfois difficiles. Si le matin, la lumière rasante donne un aspect de « petite Venise » à la rivière, l’eau de condensation qui ruisselle sur les carreaux gâche quelque peu le charme du lieu. Le photographe a beau « opérer du lever au coucher du soleil », il doit prendre son mal en patience et se résoudre à d’autres tâches que le portrait à l’atelier. Dans sa version initiale, Malicot avait utilisé un verre dépoli pour garnir la partie haute. Ce verre s’est très rapidement encrassé et il était impossible à nettoyer. Progressivement, l’atelier s’est assombri. Malicot a donc remplacé ce verre dépoli par un verre lisse.

De part et d’autre de l’entrée se trouvent deux portes : à gauche celle du cabinet noir que Malicot utilise pour charger les plaques dans les châssis, et à droite, un placard contenant les accessoires de la chambre. Derrière le support de fonds, Malicot a placé une petite tablette surmontée d’un miroir. C’est là que les dames se préparent avant la séance, vérifient le col de leur robe et ajustent leur chapeau. Accrochés à des porte-manteaux, quelques vêtements pour « endimancher » les enfants des familles les moins fortunées complètent la panoplie d’accessoires.

 

Atelier Malicot
11 rue Carnot
F72300 Sablé-sur-Sarthe
https://ateliermalicot.wixsite.com/ateliermalicot

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