J’ai toujours été un fan de cinéma et de jazz. Il y a vingt ans, j’ai vu A Great Day in Harlem, le documentaire nommé aux Oscars qui raconte l’histoire de la photographie d’Art Kane, Harlem 1958.
Avance rapide sur 2012 et nous sommes à notre première New York Book Expo avec notre maison d’édition lancée récemment, Reel Art Press. Un vidéaste d’infos à Book Expo, Tim Cothren (un ami d’enfance de Jonathan Kane), feuilletait nos livres sur JFK et Hurrell quand, sans crier gare, il a demandé : « Ça vous dirait de faire un livre sur Art Kane ? » Mon regard s’est éclairé et j’ai demandé : « Vous voulez dire Art Kane de Harlem 1958 ? » J’ai donné ma carte à Tim et Holly m’a envoyé un mail peu après, où elle s’est présentée, elle et Jonathan, et elle m’a envoyé un lien vers leur site Web. J’ai vu des photographies qui m’étaient familières mais que j’ignorais être d’Art Kane. Ça m‘a rendu très impatient.
Quelques mois plus tard, lors d’un voyage à New York, j’ai pris rendez-vous pour rendre visite à Jonathan et à Holly. Dès que je suis monté dans l’ascenseur avec Jonathan, je me suis senti chez moi et j’ai senti que ça allait aller. Que je fasse leur livre ou pas n’était même pas la question. Ils ont continué à me montrer le travail de Kane et j’ai été surpris par les images graphiques et conceptuelles époustouflantes. L’ampleur du travail était incroyable.
Lors de cette réunion, nous avons également regardé des livres de photos, discutant la manière dont on envisageait notre livre. Ensuite on s’y est mis ! Lorsque je fais de livres avec des photographes ou des propriétés, je suis lourdement impliqué dans le processus d’édition mais dans le cas de Jonathan et Holly, après que j’ai vu leur sélection initiale et la manière dont ils voulaient faire la mise en page, je les ai (principalement) laissés faire, donnant seulement occasionnellement mon avis. Ils voulaient que le livre soit un vaste aperçu du travail d’Art Kane, pas seulement ses photographies de musique connues et j’étais complètement d’accord. Le talent de Kane s’étend sur plusieurs genres et il s’agissait de choisir parmi d’incroyables images dans les archives. Pas juste de la musique et de la mode mais du documentaire, de la justice sociale et ses images “sandwich” expérimentales.
Une décision sur laquelle j’ai insisté était la photo de couverture. A part être une image puissante, la question « Est-ce que c’est à l’envers ? » m’a traversé l’esprit. J’adore cette ambiguïté qui entoure le travail de Kane. La couverture dit : « Attendez-vous à l’inattendu. » Son travail est visionnaire et innovant. C’est le photographe du photographe et il a influencé des générations. Ça a été un privilège absolu, en tant que jeune maison d’édition émergente, d’avoir l’occasion de publier un travail de ce calibre.
Tony Nourmand, éditeur, Reel Art Press
J’ai rencontré Art Kane en personne en 1982 quand j’ai commencé à sortir avec son fils, Jonathan. Deux ans plus tard, on était mariés, Art est devenu mon beau-père et durant les onze années suivantes, il m’a captivée, embarrassée, enchantée ou mise en colère. Art était incroyablement galant, de même qu’irritant à l’occasion. Quel beau-père ! Quel génie créatif et quelle volonté !
Mais qui pouvait savoir en 1970, élève de 3e rêveuse, que le livre que ma mère m’avait offert à Noël, The Beatles Illustrated Lyrics, d’Alan Aldridge, allait être une très brève révélation du futur inconnu ? Les photos d’Art Kane dans ces pages surmontaient les autres illustrations et hypnotisaient la fille au col bleu qui savait que quoi qu’il arrive elle devait être une artiste.
Avancée rapide et je rencontre non seulement l’inspiration attribuée pour ce livre sur les Beatles mais le photographe qui a photographié The New Rock pour Life Magazine, que tout le monde dans ma génération a accroché dans sa chambre jusqu’à ce qu’il aille à la fac. Maintenant, cet artiste célébré au grand studio penthouse sur Broadway et sur la 28e Rue et au superbe appartement à Gramercy Park n’a pas eu l’air de m’apprécier lors de notre première rencontre. Il pensait que je pourrais être d’une mauvaise influence pour Jonathan (qui d’ailleurs dormait – par choix – sur un matelas en mousse à côté de sa batterie dans un studio de répétition près d’Avenue B et ce détail seulement me faisait craquer). Art cependant pensait que j’étais une sorte de socialiste ou d’anarchiste faite maison avec une coupe de cheveux négligée et sans maquillage – juste un trait de rouge à lèvres – vivant dans le vieil East Village de rêves et avec 10 dollars par jour. Il a vite découvert que je publiais des poèmes et, même s’il ne connaissait aucun des petits magazines ou journaux du centre-ville, il respectait ça. Il a également su tout de suite à quel point son fils était aimé. Les repas que je lui ai préparés quand il était de passage ont également plaidé en ma faveur. Et quand nous lui avons donné une petite-fille – la première Kane de sexe féminin depuis des générations – l’a grandement ravi, même si le terme “grand-père” lui faisait peur. Elle a conclu l’affaire. Nous étions une famille.
Assembler ce livre depuis longtemps en souffrance a été un travail d’amour pur et de respect. L’œil impeccable et continu d’Art Kane continue de vivre pour inspirer les plus jeunes faiseurs d’images, quelle que soit leur technique, pour raconter de nouvelles histoires qui, comme le travail évocateur d’Art, resteront intemporelles et indémodables.
Holly Anderson, poète et éditrice.
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LIVRE
Art Kane
Reel Art Press
Photographies : Art Kane
Textes : Jonathan Kane (auteur), Holly Anderson (auteure), Peter Doggett (introduction), Michael Somoroff (présentation)
320 pages, couverture rigide
200 photographies
304 x 245 mm
ISBN: 978-1-909526-12-9
60 £
http://www.artkane.com/#!book/c1oyp
http://www.reelartpress.com
http://www.artkane.com