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Art Kane par Jack Ward et Richard Kelly

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J’ai eu le privilège de travailler avec Art Kane au moment où il est passé de la direction artistique à la photographie. De 1960 à 1965, il a été mon chef, mentor, professeur et, de diverses manières, l’image du père. C’était plus un apprentissage que le fait d’être assistant. J’ai touché à tout, de la coordination des photographies, traitement des pellicules et tirages jusqu’à balayer le sol.
Art Kane faisait partie d’une poignée de photographes qui ont changé la face de la photographie dans le domaine éditorial et de la publicité au cours des années 1960. Jusqu’à 1960, l’usage des appareils photo et pellicules 35 mm était inconnu, déprécié, considéré comme trop petit, pas adapté à la publication. Art Kane, de son côté, utilisait presque exclusivement le 35 mm.

Mais, chose plus importante, ce qu’Art a apporté à la page imprimée était un esprit et un œil. Il avait un œil et une manière de voir que personne d’autre n’avait. Et un esprit qui pouvait concevoir et raconter une histoire. Beaucoup de son travail éditorial consistait en des histoires qu’il avait conçues et initiées. Ou bien, des directeurs artistiques venaient le voir et disaient « On veut  faire une histoire sur… » et le laissaient remplir le reste.
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Jack Ward, photographe, premier assistant d’Art Kane

Pour mon mentor, Art Kane, mes images commençaient toujours avec un feutre Pentel Rolling et un morceau de papier. Juste un morceau de papier blanc. Il faisait rapidement une esquisse de la photo, le concept, le cadrage de l’œil de son esprit directement sur le papier. Puis il partageait ces dessins en noir et blanc, notant les choses que j’aurais besoin de savoir : choix de l’objectif, lumière, accessoires, mannequins, emplacement, période de la journée, etc. Ces esquisses étaient plus un plan ou un dessin, c’était la manière dont Art gérait le monde autour de lui.

Pour Art, rien n’était laissé au hasard. Chaque élément dans le cadre était symbolique et chaque cadre était de conception. Il me disait toujours de commencer avec le plan mais il acceptait de le changer. Le monde, l’emplacement, le sujet, la lumière ou le temps changeaient et il fallait abandonner votre idée – l’esquisse – pas pour un échec mais pour quelque chose de mieux.
[…]
L’étape finale dans ce processus se produisait dans la chambre noire avec des bacs remplis de 80 Kodachromes amassés autour de lui et la lampe de projecteur projetant des couleurs et des formes sur les murs blancs. Il faisait avancer les images à un rythme assez rapide, prenant ses préférées et jetant le reste. Il ne regardait jamais en arrière pour voir s’il avait raté quelque chose, me rappelant toujours d’éditer avec mes tripes et pas avec ma tête. Je rechargeais ses sélections et je recommençais jusqu’à ce qu’il ait ses morceaux finaux de gélatine tricolore dans des petits cadres blancs assortis à l’esquisse parfois au millimètre près. Bien que je sache qu’il n’a jamais vérifié.

Richard Kelly, photographe, dernier assistant d’Art Kane

Les textes sont disponibles intégralement dans la version anglaise de L’Œil de la Photographie.

LIVRE
Art Kane
Reel Art Press
Photographies : Art Kane
Textes : Jonathan Kane (auteur), Holly Anderson (auteure), Peter Doggett (introduction), Michael Somoroff (présentation)
320 pages, couverture rigide

200 photographies
304 x 245 mm
ISBN: 978-1-909526-12-9
60 £

http://www.artkane.com/#!book/c1oyp
http://www.reelartpress.com
http://www.artkane.com

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