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Art Basel Miami 2012 :–The Diary of Bill Hunt

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Art Basel Miami est un énorme lamantin rose. Il est aussi disgracieux qu’invraisemblable ; imaginez un énorme animal marin de la teinte d’un flamand rose, vautré près du rivage, balayé par les vagues de visiteurs sortant du Convention Center. Naviguer à l’intérieur d’Art Basel Miami, c’est comme de nager dans la baie de Biscayne proche ; c’est tellement grand qu’on peut avoir peur de se noyer au fond de cette Mer de Désir (Sea of Desire est le titre d’une œuvre d’Ed Ruscha présentée à l’édition de cette année). Glub, glub, glub.

Les collectionneurs sont résistants. Avec de bonnes chaussures et une provision de mojitos à 25 dollars, ils sont parés, et arpentent les allées les yeux aux aguets.

Quelques remarques sur la photographie lors de cette édition.

Il est à la fois bon signe et rafraîchissant de trouver de nouveaux travaux de maîtres modernes. Andreas Gursky, par exemple, présente une nouvelle série fantastique, Bangkok, lumière se miroitant sur l’eau, noirs chatoyants avec des notes de bleu et de blanc. Il est visible chez Sprüth Magers et Gagosian.

Les nouveaux tableaux noir et blanc d’Idris Khan sont stupéfiants de beauté. Formels et mystiques, ils sont le témoignage de l’écriture obsessionnelle par l’artiste de lettres à la craie, effacées puis recommencées, processus répété à l’infini qui offre une réflexion sur le temps et le renouvellement. Khan arrive à stopper le flux des visiteurs. À la galerie Sean Kelly.

D’autres artistes importants sont représentés, comme Ed Burtynsky (Pivot Irrigation chez Howard Greenberg), Hiroshi Sugimoto (Lightning Fields chez Pace), Vik Muniz (Jasper Johns flag, in particular, chez Sikkema Jenkins), Darren Almond (More Water chez Matthew Marks) et Robin Rhode (Stealing Light chez Lehmann Maupin), James Welling, Thomas Ruff et Thomas Struth, Vera Lutter, Alex Soth, etc. – tous des habitués de ce genre d’événements.

La galerie Goodman, d’Afrique du Sud, présente des grands formats impressionnants de Kudzanai Chiurai ; très colorés et mis en scène, ils viennent offrir un contre-point notable à son travail dans les domaines de la peinture, de la sculpture et de la vidéo. Intitulés Ultra Chrome, ce qui doit sans doute être une dénomination pour la vente, les impressions présentent des contrastes surprenants. La galerie expose également un portrait panoramique d’intérieur réalisé par Mikhael Subotsky.

Les photographies vintage semblent un peu moins représentées à la grande foire.

On peut toujours compter sur Howard Greenberg (Bravo et Steichen) et Edywn Houk (Man Ray et Modotti). Rudi Kicken a quant à lui quelques clichés solarisés d’Erwin Blumenfeld qui aurait été parfaits sans le nu en couleur qui dépare au beau milieu.

Bruce Silverstein présente un mélange consistant, varié et intéressant, à Miami Beach, avec les travaux de Keith Smith (datant des années 60?), uniques mais étranges et mystérieux, auxquels s’ajoutent un petit polaroid couleur magnifique de Kertesz. Le tout parsemé d’œuvres contemporaines introduites par un cliché frappant, ressemblant à une gravure, de Sinichi Maruyama sur le mur à l’entrée.

On peut également noter un tirage au platine d’un nu d’Edward Weston chez Joel Soroka à Art Miami, très bizarre, sexy, mais pas érotique.

La foire était également l’occasion de présenter un certain nombre de tirages de Robert Mapplethorpe, des portraits pour la plupart, à l’exception notable d’une série de couples enroulés dans des draps. Il est fascinant de voir à quel point les fonds des artistes décédés parviennent à proposer de nouvelles œuvres régulièrement.

Les vingt et quelques fairs organisées dans toute la ville – Art Miami avec sa nouvelle Context Fair juste à côté, Scope et Pulse, NADA, etc. étaient pleines d’agréables surprises et ont été honorées de la présence d’artistes importants.

On a pu ainsi noter la présence d’Andy Freeberg chez Kopeikin (à Miami Project) et d’un portfolio de lui dans le magazine officiel d’Art Basel Miami. Freeberg explore le monde de l’art ; il fait des images grand format des façades des galeries, des installations et des stands que l’on trouve dans les fairs. C’est l’art qui parle de l’art. Les images de Freeberg étaient installées lors de l’une de ses fêtes très privées où il faut attendre 45 minutes pour trouver un voiturier et dont tout le monde s’arrache les invitations, et elles rendaient très bien. Sérieuses et drôles en même temps.

Exactement comme cette édition d’Art Basel Miami.

Visitée par W.M. Hunt

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