Il est rafraichissant de voir un désenclavement des galeries proposant des œuvres photographiques à ArtBasel cette année. Le contemporain et le moderne se côtoient sur les stands qui proposent de la photographie classique. La qualité des tirages 20ème reste irréprochable, comme chez Edwynn Houk (New York & Zurich).
On remarque l’absence de Hans P. Kraus Jr. (New York, USA), un des derniers à présenter des épreuves historique de grande qualité, et la Galerie Françoise Paviot (Paris, France), pourtant une habituée des éditions précédentes.
Les détenteurs de records du monde du prix payé pour une photographie : Andreas Gursky, Richard Prince, Cindy Sherman, sont au rendez vous. Cindy Sherman, déguisé en X-Men, nous rassure de sa présence bienveillante chez Sprüth Magers (Londres & Berlin) où un Gursky gigantesque, Katar, est déployé comme un fanal doré.
La dernière sculpture monumentale de Jeff Koons trône à l’entrée du stand de Gagosian. Longeant le mur on découvre un Richard Prince de la série des Cowboys (édition limité à 2 exemplaires) à vendre 2 millions. (On m’informe que la deuxième épreuve passe en vente chez Christie’s à Londres le 30 juin, avec une estimation de 980 000 euros / 1 260 000 euros…). Passant par derrière on tombe sur un Gursky mural représentant des tentes à perte de vue, éclairées de l’intérieure, la nuit (il s’agit d’un rassemblement de jeunes catholiques à Cologne et non d’un village de réfugiés). Prix : 500,000 euros. Vendu le premier jour.
Fraenkel Gallery expose un autoportrait d’Adam Fuss, façon photogramme, en taille réelle, qui rappelle sa série des bébés. Surprenant. Des œuvres par Alec Soth ou Robert Adams complètent ce questionnement sur l’homme et sa place dans l’environnement. Un petit tirage contact de Marilyn par Avedon (qu’on ne m’a pas autorisé à reproduire içi), suggère que le galeriste de San Francisco a encore quelques joyaux dans sa couronne.
Chez Marianne Goodman (Paris, Londres & New York), une installation d’Annette Messager attire toute l’attention. Une autre artiste française, Sophie Calle, déploie son In Memory of Frank Gehry’s Flowers, 2014 chez Gemini G.E.L. (Californie, USA).
Le new yorkais Bruce Silverstein propose une rétrospective autour d’André Kertész avec un accrochage qu’il change chaque jour. Original et courageux. Un régal pour les amateurs.
Chez Thomas Zander (Cologne, Allemagne) on s’attarde sur les séries en noir et blanc de Robert Adams et Lewis Baltz, ou sur un grand Larry Sultan en couleur. Accrochage toujours impeccable et beaucoup de choix.
MOT International (Londres & Bruxelles) exhume les Polaroïds d’Ulay : Retouching Bruises, une série qu’il a réalisé avec l’artiste Marina Abramovic en 1975. Derrière un paravent de vues topographiques de la lune de la NASA, Daniel Blau dévoile une immense toile en pochoir du portrait iconique de Mick Jagger par David Bailey.
Derrière un paravent de vues topographiques de la lune de la NASA, Daniel Blau (Munich, Allemagne) dévoile une immense toile en pochoir et peinture du portrait iconique de Mick Jagger par David Bailey. Magistral.
Chez Kicken (Berlin, Allemagne), Newton est à l’honneur. Un Big Nude III surplombe les visiteurs. Un mur extérieur est dévoué à une série de tirages rares issus de la collection Playboy. Toute l’équipe, composée uniquement de femmes (depuis la disparition de Rudolf) a réalisé un magnifique stand qui fait tourner plus d’une tête. Rudy serait fier.
Plusieurs rayograms de Man Ray, pourtant rares, font surface chez Kicken, 1900-2000 (Paris), Cheim & Read (New York), ou Howard Greenberg (New York). Chez ce dernier on apprécit les William Klein ou Saul Leiter, un Ray Metzker atypique et étonnant, un Robert Frank de la série des Américains (ça fait toujours plaisir) et les splendides réalisations de la Coréenne Junjin Lee (récemment exposé chez Camera Obscura, à Paris.).
FOIRE
18-21 juin 2015
Art Basel
Basel
Suisse