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Arnold Newman, un maître du portrait

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Arnold Newman est à l’honneur à C/O Berlin avec l’exposition Masterclass, rétrospective composée de 200 œuvres vintage noir et blanc, visible depuis le 3 mars. On y retrouve un très grand nombre de portraits, certains sont bien connus, mais aussi des natures mortes, photographies de rue et d’architecture faisant partie de ses « Early Works ». A l’entrée de l’exposition sont présentées des planches contacts de travail n’ayant jamais été exposées au public, témoignant de ses choix d’editing et de recadrage.

Cette rétrospective, dont le commissariat a été réalisé par William Ewing, Foundation for the Exhibition of Photography, Minneapolis, en collaboration avec le Harry Ransom Center, Austin, Texas, est divisée en dix chapitres mettant l’accent sur différents aspects de la construction des portraits photographiques d’Arnold Newman et de la relation du photographe à ses modèles et à leur environnement. « Masterclass », comme une série d’enseignements sur la discipline du portrait, un art que Newman n’a cessé de faire progresser tout au long de sa carrière.

Pendant plus de soixante ans, Arnold Newman (1918-2006, New York) a photographié les plus célèbres peintres, écrivains, musiciens, hommes politiques, ou businessmen de ce monde : Truman Capote, Marc Chagall, 
John Fitzgerald Kennedy, Marilyn Monroe, Pablo Picasso, Igor Stravinsky, Andy Warhol, David Hockney, Martha Graham, Max Ernst, Piet Mondrian, Marcel Duchamp, entre autres.

Il s’agit toujours pour le photographe de s’intéresser à ce qu’est l‘individu, à ce qui le constitue. Chaque portrait est un instant figé ; c’est pourtant aussi comme une biographie du modèle qui est rendue visible. “I am interested in what motivates people, what they do with their lives. I would have made a good psychiatrist” dit Arnold Newman qui n’a cessé de travailler sur le modèle et son contexte lors de chaque prise de vue. Chaque détail est étudié pour rendre aussi bien spatialement qu’intellectuellement ce qui compose la personne et composera donc son image.

Arnold Newman défini ainsi le décor, tour à tour très chargé ou au contraire très épuré en fonction de la personnalité du modèle ; la lumière, qui est majoritairement de source naturelle mais non moins maîtrisée ; le regard, capté de front, voilé ou détourné. Les chapitres de l’exposition insistent aussi sur l’importance de la géométrie dans la construction de ses images ; une géométrie inscrite dans le cadrage de l’image ou bien dans le montage – découpage puis collage – du tirage qui forme alors une nouvelle œuvre.

« Photography is very unreal. You take a three dimensional world and reduce it to two. You take color and reduce it to black and white. And you arrest the flow of time. There are many things that are very false about photography. You must recognize this, and built on it, and then maybe you will have art » expliquait Arnold Newman.

Ses œuvres sont comme des poupées russes : une personnalité est représentée à travers le miroir de sa propre œuvre, le tout saisi par l’objectif de Newman. Ses portraits sont désormais ceux qui restent ; ils sont les images mentales qui nous viennent bien souvent à l’esprit lorsque nous pensons à ces grands noms. Si je vous dis… « Stravinsky » ?

Eva Gravayat

Exposition

Arnold Newman. Masterclass
Retrospective

Jusqu’au 20 mai 2012

C/O Berlin at the Postfuhramt
International Forum For Visual Dialogues
Oranienburger Straße 35/36
10117 Berlin

Catalogue

Masterclass – Arnold Newman
Textes de William A. Ewing, avec la contribution de Todd Brandow
Thames & Hudson, 2012
ISBN 9780500544150

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