Rechercher un article

Arles 2022 : FOTOHAUS : Torsten Schumann : An und für sich [En soi et pour soi]

Preview

« Mon regard sur le monde a-t‘il en partie changé, étant maintenant depuis quelque temps en contact avec la culture chinoise qui m’était totalement étrangère auparavant ? Tout à coup, mon subconscient me fait partout découvrir au jour le jour des choses et des scènes nouvelles dans les rues. J’ai l’impression d’être au cœur d‘un conte de fées – avec toutes ses facettes. Est-ce que je rêve ? Ou est-ce que cela relève de la réalité ? Est-ce que tout est tel qu’il paraît ?

Depuis Aristote déjà, se pose la question des rapports entre conscience personnelle et réalité. Dans ses écrits, l’être en tant que tel est systématiquement désigné comme « en soi » (latin « per se »). Par contre, quand il s’agit de notre conscience, les objets apparaissent « pour nous » ou « pour soi » dans leur enveloppe subjective. Dans la dialectique de Hegel, le concept de « en-soi- pour-soi » correspond à une fusion, une synthèse entre l’être et le paraître, entre l’être se rapportant à lui-même et l’être s’opposant à l’en-soi. Un discours établit le lien pour parvenir à un tout.

Dans mon travail En soi et pour soi, je m’intéresse surtout à ce lien – mon discours intérieur entre rêve et réalité, entre intérieur et extérieur, entre l’être et le paraître. Mon écureuil intime, curieux, essaie de s’interroger sur ce qu’il rencontre ainsi au quotidien. Que voit-il dans les scènes de rue jour après jour ? Il ne remarque sans doute que le « paraître », que ces enveloppes externes que sont les vêtements, les façades et les objets usuels. Mais un écureuil observe les individus et les choses qu’il rencontre sous différentes perspectives. Ainsi, les vêtements ou les objets utilisés « pour eux-mêmes » sur un mode créatif semblent aussi en dire plus sur les personnes « en soi ». Néanmoins, mes photographies peineront à me donner des réponses, elles seront plutôt partie intégrante du discours entre mes rêves et la réalité. Et parfois, je dois me pincer. Oui, c’est « pour soi et en soi » réel. »

 

Torsten Schumann est un photographe allemand qui vit ponctuellement et depuis peu en Chine. Sa pratique artistique se focalise avant tout sur des situations et des objets du quotidien qu’il découvre dans l’espace urbain. En en observant attentivement les détails, Schumann se confronte à sa propre fascination et à son propre étonnement. Sa curiosité sans a priori explore la question suivante : pourquoi et dans quel objectif, ces éléments ont-ils vu le jour ?

Pour reprendre les propres termes de Schumann : « La photographie m’aide à remettre en question l’ordinaire. Plus je le fais, plus je vois le monde comme une énigme ».

Ses travaux ont été exposés à l’échelle internationale et ont été distingués à plusieurs reprises, notamment par le Arte Laguna Prize, le PDN Photo Annual Award et le OPUS Magazine Photo Prize.

Sa série More Cars, Clothes and Cabbages a été éditée en 2016 par Peperoni Books.

 

Commissaire d‘exposition : Christel Boget

 

du 4 juillet au 25 septembre 2022

FOTOHAUS ARLES 2022 co FONDATION MANUEL RIVIERA-ORTIZ

18, rue de la Calade, 13200 Arles

https://www.fotoparisberlin.com/

https://www.rencontres-arles.com/

Merci de vous connecter ou de créer un compte pour lire la suite et accéder aux autres photos.

Installer notre WebApp sur iPhone
Installer notre WebApp sur Android