Dans cette exposition, le collectif d‘artistes viennoises fiVe révèle le visible comme l’invisible, bouscule les habitudes ou redessine des frontières inédites. Riche de sa diversité, le groupe présente, en les poussant à l’extrême ou en les traitant avec subtilité, des thèmes actuels : le rôle de la femme, l’urbanisation, les changements climatiques, l’environnement et les migrations.
Barbara Filips élabore avec sa série concrete paradise des images oniriques fantastiques, dans lesquelles les frontières entre réalité et fonction se brouillent, quand il s’agit de lieux fantasmés. Elle joue avec l’illusion née de villes comme Venise ou New York, la confronte à des utopies et à des visions futuristes dystopiques.
Regina Anzenberger aussi fusionne réalité et fiction via des apports de peinture et de dessin. Elle habille ses photos noir et
blanc de matériaux naturels. Sa série Shifting Roots parle des origines, de la nécessité de suivre son chemin, de fins et de commencements, de mutations permanentes, de relève des générations et du cours de la vie.
Martina Stapf veut montrer et ne pas montrer, tracer des frontières assumées entre le Voir et le Non-voir, à travers le corps de la femme qui disparaît derrière, sous ou dans divers objets : l’attention des personnes qui regardent, se concentre quasi automatiquement sur les zones non visibles, désirables du corps féminin. Mais la présence visible du déclencheur automatique symbolise une volonté d’autodétermination de la femme et de l‘artiste.
Nouvelles frontières et nouveaux espaces pour la série re-turning around de Eva-Maria Raab. Partie pour Ithaque avec du papier sensible, elle y a capté de nuit les vagues de la mer. Une fois le papier exposé, elle élabore des cartes géographiques fictives avec des touches dorées. Elle fait siennes la topographie et la géopolitique, renvoie à Ulysse et à la quête de notre propre port d‘attache intime.
Avec Auf der versteckten Seite des Mondes (sur la face cachée de la Lune), Gabriela Morawetz suggère aussi l’idée d’un espace fictif. Les lieux d‘aspect désertique, les couleurs et les structures de ses images font penser à une autre planète, peut-être la Lune. Confrontés à la précarité de notre vie sur la Terre, pouvons-nous trouver des solutions dans le lointain cosmos ?
fiVe, ces quatre femmes invitent par ailleurs temporairement une autre artiste d’origine autrichienne ou étrangère, avec l’objectif d’élargir le spectre de la création photographique. Avec cette fois Gabriela Morawetz.
Regina Anzenberger
Née à Vienne, où elle vit. Peint et photographie depuis l’âge de 13 ans.
Publications ayant reçu des prix internationaux : Roots & Bonds, 2015; Goosewalk, 2019; Shifting Roots, 2020; Gstettn, 2021
Barbara Filips
Née en 1964 à Vienne, où elle vit.
2016 Diplôme de photographie appliquée et artistique à la Prager Fotoschule Österreich. Expositions en Autriche et à l’étranger.
Eva-Maria Raab
Née en 1983 à Hollabrunn, vit à Vienne et Retz
2010 DNSAP École Nationale Supérieure des Beaux-Arts Paris, 2007 Académie des Arts plastiques de Vienne, travaille autour des cyanotypes.
Martina Stapf
Née en 1990 à Eisenstadt, vit à Vienne
2017 Académie des Arts plastiques de Vienne, 2012 École Friedl Kubelka de photographie artistique, expositions en Autriche et à l’étranger.
Gabriela Morawetz
*en Pologne. Académie des arts de Cracovie. De 1975 à 1983, elle a vécu au Venezuela. Depuis 1983, elle vit à Paris. Expositions dans de nombreuses galeries, musées et institutions dans le monde entier.
Exposition soutenue par : Advantage Austria, le Forum Culturel Autrichien
du 4 juillet au 25 septembre 2022
FOTOHAUS ARLES 2022 co FONDATION MANUEL RIVIERA-ORTIZ
18, rue de la Calade, 13200 Arles