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Arles 2021 – Les Rencontres de la Photographie : Une Renaissance ?

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Du 4 au 10 juillet se tiendra la semaine professionnelle du festival d’Arles. L’annonce est faite, le virus conjuré, le monde de la photographie renait après 18 mois de torpeur.

C’est vrai qu’il va être important celui-ci. Le virus va laisser des traces que l’on ne discerne pas encore et des comportements nouveaux que l’on ne maitrise pas.

Il y a un nouveau directeur, un programme neuf et un vieux qui ne peut pas se permettre d être périmé et des anciens associés qui ne veulent plus rien partager.

Notre collaborateur Thierry Maindrault qui vit dans la région a passé ces 15 derniers jours à Arles.

Il nous raconte.

Jean-Jacques Naudet

 

C’était parti, les annonces étaient aussi claires que déterminées : Arles 2021 sera au rendez vous pour tous cet été , avec sa semaine professionnelle mythique dans les esprits. Ces deux dernières semaines je suis donc allé fureter dans la capitale auto-proclamée de la photographie pour échanger avec tous les protagonistes sur l’ambiance générale et sur les informations contradictoires qui m’étaient parvenues.

Pas d’inquiétude vous n’aurez pas de longs discours, toutes les personnalités concernées, de prés ou de loin par ce grand rassemblement annuel sont aux abonnées absentes. Le nouveau Maire de la Ville devait gérer d’autres priorités essentielles que de me répondre.

Le nouveau directeur des Rencontres qui a été nommé il y a onze mois ne sera disponible sur Arles qu’à partir du 11 juin selon l’attaché de presse parisien de l’organisation. Un échange avec la directrice adjointe était tout aussi impossible ce qui peut se comprendre si elle doit assurer seule le quotidien local pour deux jusqu’à la mi juin. Le directeur de Voies Off ,et son adjointe, ont deposes logiquement les « armes » pour cette année, la situation financière et les conditions de travail sont devenues d’une telle précarité que ce fleuron incontournable de la photographie doit prendre malgré lui une année sabbatique. Les divers protagonistes qui espèrent se substituer partiellement à l’absence du Off, ne sont pas encore vraiment déclarés ou ne sont pas encore arrivés dans Arles. Vous l’avez compris les rues photographiques sont vides, la question est de savoir jusqu’à quand ? Seule la chef de file des galeries arlésiennes, Anne Clergue, est fidèle au poste et déjà prête a garantir que quelques photographies seront visibles à Arles et gratuitement.

Sinon, les autres protagonistes issus des catégories socioprofessionnelles directement ou indirectement impliquées par les Rencontres, se sont libérés (à croire qu’eux ne seraient pas concernés par la situation sanitaire) pour exprimer leur désarroi devant les incertitudes de Rencontres hors de prix et l’absence du festival Off structuré. Les Rencontres dites « in » sont annoncées, avec la publication d’un programme officiel d’expositions. S’il est impossible de se prononcer sur le contenu et le contenant de ces manifestations individuelles arlésiennes (15 lieux dans la ville), il ne m’a pas échappé qu’un grand nombre des annonces était constitué d’expositions associées, d’expositions hors les murs voire hors du département ou même hors de la Région. Soit une douzaine de lieux allant entre autres de Nîmes à Mougins, en passant par Marseille, Avignon, Saint Rémy de Provence. Les Rencontres semblent devenir une « franchise ».

Pour les autres propositions d’activités les lectures de portfolio se feront semble-t-il par internet interposé.

Les workshops et autres masterclass semblent maintenus cette année, peut être sur place ?

Les Rencontres dites « Voies Off » celles qui permettent une multiplication des offres pour le public, celles où vous côtoyez de jeunes créateurs en recherche de repères pour leur démarche ou des figures affirmées de la photographie auront elles lieu ?. Partout dans le monde, le Off est devenu incontournable pour asseoir un festival officiel. Arles et son Voies Off, c’était le regroupement de plus de deux cents expositions avec le classement, le balisage, la cartographie, le catalogue. C’était aussi les célèbres portfolios où pour quelques euros n’importe qui pouvait présenter son travail et discuter avec des professionnels internationaux reconnus qui intervenaient totalement gratuitement (magie des rencontres).

C’était également ces soirées interminables de projections photographiques continues dans la cour de l’archevêché et sa soirée festive.

Le tout pour un budget minimal et des équipes de bénévoles à des années lumière du budget de plus de 7 millions d’euros des Rencontres « in » et ses plus de 180 collaborateurs annoncés. Et puis, il y a la nébuleuse des inclassables qui s’étire des présentations exceptionnelles de la Fondation Luma et de la Fondation Van Gogh jusqu’au petit passionné (rien de péjoratif) qui colle ses œuvres sur quelques murs de la ville le temps d’un été. Entre ces deux extrêmes les fondations Méjan, Ortiz, le Musée Réattu et une multitude de photographes devraient répondre présents. C’est tout cela les Rencontres de Lucien Clergue, de Michel Tournier et de Jean Maurice Rouquette, n’en perdons pas la mémoire !

Thierry Maindrault

 

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