Juliette Deschodt a sélectionné l’exposition Angle de vue de Chema Madoz
Une guitare que l’on enterre. L’univers comme cible. Un nuage en cage. Bienvenue dans l’univers de Chema Madoz. Le photographe espagnol s’est spécialisé dans le détournement d’objet. Dans ces images simples en apparence, rien n’est laissé au hasard. Si les œuvres sont sans légendes, le spectateur se prend rapidement au jeu, à la recherche du double sens, du détail qui viendra perturber la logique de l’image. Dans ses natures mortes, Madoz joue sur les mots, les ombres et les formes, mettant en image certains concepts. Tel le mariage par exemple, illustré par cette bague posée sur ce qui semble être un piège à rats. Métaphore, analogie et comparaison, tout un champ lexical se décline visuellement. Co-produite par l’association du Méjan, en collaboration avec le festival PHotoEspaña, l’exposition est agencée de manière intuitive. Le visiteur déambule parmi les grands tirages. Les images sont soignées, épurées. Le résultat est à la fois simple et efficace. A la limite du surréalisme, l’ensemble est aussi et surtout très poétique.