Dans l’ancien cinéma Le capitole dont les travaux d’aménagement en lieu d’exposition sont terminés, Tension Précaire se déroule en deux temps, parfaitement lisibles et clairs comme l’ensemble de l’œuvre de l’artiste. Au rez-de-chaussée, ses sculptures, minimales, précises et zen, qui construisent autour d’elles de l’espace, invitent à la contemplation, puis à la méditation. Des pierres roulées, des rochers lisses, bruts, parfois simplement éclairés de deux projecteurs précis pour que deux ombres les redessinent sur le sol de gravier blanc, parfois en dialogue avec une plaque courbée d’acier corten, parfois jouxtant une barre noire et courbée qui cherche son sens face à la rondeur et au lisse ou, encore plus savante, mais toujours dans l’épure, une installation au sol de trois de ces pierres qui ont traversé le temps et dont deux soutiennent – ou accueillent – une ligne noire en équilibre. Il y a du silence, de la magie calme, de la sérénité absolue dans tout cela. Une invitation à se dépouiller de l’inutile de la part d’un artiste qui craindrait, plus que tout d’ « encombrer le monde ». Respect pour cette attitude aujourd’hui si rare dans un univers clinquant et bruyant.
A l’étage, sobrement, quelques grands formats blancs accueillent les larges touches de pinceau de gris bleuté, créant là encore de l’espace dans le plan, vibrant doucement, comme un souffle doux. On s’assoit et l’on regarde ou, plutôt, on se laisse envahir par la peinture. Dialogue muet qui, en permanence, appelle à la sagesse.
On craint même d’écrire, d’encombrer, en sortant de ce moment de paix. On songe simplement qu’avec cette exposition le lieu dialogue à nouveau, parce qu’il accueille une œuvre spirituelle, avec la chapelle que fut cet édifice avant de devenir cinéma.
Lee Ufan
Du 1er juillet au 22 septembre 2013
la Chapelle Saint-Laurent – Le Capitole
13200 Arles
France
Monographie Lee Ufan
28 x 30 cm, 288 pages, 65 €
