Ce n’est pas une coïncidence que les Juifs soient attirés par l’alchimie de la photographie, et que la photographie ait trouvé dans les juifs ses narrateurs.
On m’a surnommée la photographe de rue qui frappe à la porte. Pour moi, l’intérieur de la maison de quelqu’un est le lieu où réside la preuve de son expérience. En lisant le brillant essai d’Alan Trachtenberg, professeur à Yale, The Claim of a Jewish Eye (La revendication d’un œil juif) une phrase écrite par Alan m’a arrêtée dans mon élan : « Ce serait utile que nous ayons des mémoires et des histoires orales, des dossiers qui expliquent si les photographes ont cru ou non que leur identité en tant que Juifs a compté dans leur travail photographique. »
Tout au long de ma carrière, j’ai été physiquement et intellectuellement entourée par des Juifs qui font des photos. Je me suis souvent demandée si les racines ancestrales juives avaient éventuellement une influence sur le talent nécessaire pour être photographe. Pourquoi tant de Juifs ont-ils pris autant de photographies emblématiques dans l’histoire de la photographie américaine ? J’ai su immédiatement ; je peux le faire. C’est mon projet. – Penny Wolin
Annie Leibovitz
On espère parvenir à un moment de magie.
Plus on vit, plus on se rend compte que l’on a de moins en moins de contrôle sur les choses. On ne peut que dresser la scène et espérer que quelque chose va se produire. On espère parvenir à un moment de magie, on espère que quelque chose d’inattendu va se produire. En tant que photographes, nous vivons pour cela.
“Mon père nous a toujours mis en garde : soyez prudents. Cela peut arriver de nouveau. C’étaient ses mots. «
J’ai appelé ma fille Sarah comme l’arrière grand-mère de ma mère. Lors de la cérémonie pour le nom de ma fille, mon père s’est mis à pleurer. Il venait soudain de se souvenir que la mère de sa mère s’appelait également Sarah. Elle avait été victime d’un pogrom roumain. Les Juifs ont été emmenés à la lisière de la ville, elle et presque toute sa famille y ont été assassinés. Mon père n’en avait jamais parlé jusque là. Il a partagé cette information à la naissance de Sarah, quand j’avais cinquante-deux ans. C’était une histoire très sombre et refoulée. Ce fut un cadeau pour nous avant qu’il ne meure.
Pouvez-vous imaginer ce qu’il a vécu ? Il a non seulement affronté l’antisémitisme, mais à l’intérieur même du judaïsme, il y avait des distinctions de classe parmi les Juifs. Étant originaire de Roumanie, il n’aurait pas dû épouser ma mère, qui venait de Russie. La famille de ma mère était distinguée, et celle de mon père avait une réputation de voleurs de chevaux.
– Annie Leibovitz
Plusieurs heures après que le portrait de John et Yoko ait été fait en janvier 1981, John Lennon a été assassiné devant son appartement à New York. La photographie a paru en couverture du magazine Rolling Stone pour commémorer l’ex Beatle. En 2005, l’American Society of Magazine Editors l’a votée meilleure couverture de magazine des 40 dernières années.
Après avoir vécu dans un kibboutz israélien, Leibovitz, à l’âge de vingt-et un ans, est retournée aux États-Unis en 1970 et elle est devenue photographe pour le magazine Rolling Stone en 1971. Deux ans plus tard, elle est devenue photographe en chef jusqu’à son départ pour collaborer à Vanity Fair. Elle a realisé des commandes pour des clients publicitaires remarquables comme American Express et Walt Disney Company et elle a été la photographe officielle des Jeux d’été de 1996 à Atlanta.
Leibovitz a eu des expositions personnelles à la National Portrait Gallery et au Brooklyn Museum. Elle a été décrite comme un «maître américain» par le Public Broadcast Service et a été designée comme une légende vivante par la Bibliothèque du Congrès.
LIVRE
Descendants of Light: American Photographers of Jewish Ancestry par Penny Wolin
Descendants of Light: American Photographers of Jewish Ancestry par Penny Wolin
Couverture rigide, 25,4 x 35,5cm, 244 pages, 235 photographies.
ISBN: 978-0-9676357-2-9
Publié en 2015
http://DescendantsOfLight.com
[email protected]
https://en.wikipedia.org/wiki/Penny_Wolin
PROGRAMME DE LECTURE A NEW YORK
92nd St Y, Manhattan, le 3 mai 2016 à 19h (In conversation with Jill Freedman and Ed Kashi)
Syracuse University, le 11 mai 2016 à 19h (S.I. Newhouse School of Public Communications)
George Eastman Museum – Rochester, New York – le 12 mai 2016 à 18h