« Sangre de Reyes », est un regard critique et profond sur l’expérience de la vie et du déni de la mort, à travers des moments éphémères des corridas du torero José́ Tomás. Une vision très cinématographique de la tauromachie aujourd’hui, de la vitalité de la mort. Les protagonistes: le taureau de combat et le torero José́ Tomás, sont exposés de toutes leurs forces dans des images où la vie et la mort sont inextricablement liées, réaffirmant, de la même manière, que mourir, c’est savoir vivre.
Carlos Cazalis cherche son approche personnelle du monde de la tauromachie avec la curiosité et l’intérêt de faire face à la mort. La mort est la constante de cette photo où, tout aussi subtilement, l’auteur nous invite à réfléchir sur les raisons pour lesquelles nous tuons.
Cazalis souligne dans le noir et blanc de ses photographies l’entrelacement homme-taureau mais surtout pour mettre en valeur l’animal avec plus de vigueur, en lui donnant un rôle égal en tant que matador.
La thèse de Cazalis, exprimée dans Sangre de Reyes, invoque l’argument du déni de la mort, culturellement inculqué à travers la philosophie d’Ernest Becker, vainqueur du Pulitzer de 1972 pour son œuvre Le déni de la mort. Cazalis nous montre comment la corrida se révèle être une projection, par le public présent, de sa peur la plus essentielle, offrant au fils prodigue avant la mort, ce martyr qui doit nous libérer de l’horreur d’affronter notre propre expiation.
Cazalis, dont les origines taurines sont situées à Aguascalientes, au Mexique, est le neveu, petit-fils du matador Alfonso Ramírez « El Calesero », et le petit-fils de Jesús Ramírez Alonso, homme d’affaires de la Plaza de San Marcos depuis plus de 30 ans.
Né en 1969 au Mexique, Carlos Cazalis débute sa carrière en photographiant la rébellion zapatiste. Il rejoint L’AFP comme pigiste, relatant l’actualité quotidienne, la tauromachie, les transsexuels et les enfants des rues réalisé pour l’ONG Casa Alianza.
En 1999 il réalise un Master en design à la Parson School de New York, où il enseignera par la suite. Il revient à la photographie en Espagne comme collaborateur indépendant de l’Agence Corbis, pour « New York Times », «Stern », le « Guardian » et bien d’autres.
En 2009, il reçoit un World Press Photo grâce à son travail sur l’urbanisation de Sao Paulo qui donnera naissance à son premier livre « Occupy Sao Paulo » (Kehrer, 2012).
A travers la série « Sangre de Reyes » il nous plonge dans neuf années pendant lesquelles il a suivi le torero José Tomas en Espagne, au Mexique et en France. Le livre paru en 2016 chez Editorial RM est accompagné d’un texte de Jon Lee Anderson et Jacques Durand.
Carlos Cazalis : Sangre de Reyes
3 avril – 26 juin 2021
Anne Clergue Galerie
4 Plan de la Cour
13200 Arles, France