Pour sa première collaboration avec Le Monde d’Hermès, revue biannuelle de la marque de luxe, Ambroise Tézenas est allé photographier sacs, montres et autres foulards dans la nature sauvage de l’Islande. Entretien avec le photographe autour des coulisses de la prise de vue.
Photographe habitué aux paysages, quelle a été votre réaction lorsque Hermès vous a contacté pour des natures mortes ?
Connaissant la culture d’Hermès en matière de photographie et son degré d’exigence j’ai d’abord été flatté que cette maison de luxe fasse appelle à moi. J’ai trouvé également intéressant que ce soit à contre emploi, ou presque. En effet, je ne suis pas un photographe de nature morte. C’est donc une petite prise de risque de me demander de photographier des objets, prise de risque mesurée toutefois puisqu’il s’agissait de réaliser des images en décor naturel, c’est-à-dire en pleine nature. Du coup, c’était pour moi un beau défi à relever.
Comment se sont déroulées les prises de vue ?
Nous sommes partis deux jours entiers, soient deux levées de soleil et une tombée de nuit. C’est important car nous avons travaillé avec la lumière naturelle uniquement : aucun objet n’a été rééclairé. J’ai ainsi pu agir dans le prolongement de mon travail personnel dont une grande partie rassemble des photographies prises à la nuit tombée, avec les objets en plus, bien sûr.
Y a-t-il eu une part d’improvisation pour la réalisation de ce travail ?
Nous sommes partis en petit comité, sans styliste, si bien que le placement des objets dans la nature s’est fait de manière assez naturelle et improvisée. C’est une chance et j’ai apprécié cette liberté car nous avons joué avec les différentes éléments rencontrés sur place : le sol rocailleux, la mousse tantôt verte, tantôt grise… Il s’agissait de créer des correspondances entre les différents types d’objets à photographier et le décor, comme par exemple la montre qui est comme dans un écrin dans la mousse, ou bien encore les lanternes qui créent un chemin à la nuit tombée…
Quelle est votre image préférée dans la série ?
Celle des foulards, que nous avons accrochés à un mât trouvé par hasard sur place, les transformant en drapeau. Pour que cela fonctionne, il fallait un peu de vent… et il y a eu du vent !
Propos recueillis par Sophie Bernard
Le Monde d’Hermès, automne-hiver 2016
Exposition à venir au Mois de la Photo du Grand Paris
Ambroise Tézenas/Henri Cartier-Bresson
De Paris à Mantes, au fil de la Seine
Du 8 avril au 9 juillet 2017
Musée de l’Hôtel-Dieu, Mantes-la-Jolie
www.manteslajolie.fr/