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Alexandre Dupeyron –Monades Urbaines

Preview

Avril 2010, je quitte Singapour pour rentrer fêter les soixante ans de mon père. Il semble malade, au fur et à mesure que son mal se précise, sa fin se fait inéluctable… Net et flou se confondent peu à peu. Ma photographie se fait expérimentale et intuitive, connectée à mon être profond… il est flou, elle l’est.
Ce flou, qui se joue des contours pour voiler et dévoiler à tour de rôle, me rassure aujourd’hui. Je voudrais figer le temps, arrêter cette réalité fuyante et éphémère, stopper son inexorable évanescence. L’indéfinition du flou est mon alliée, elle m’aide à décontextualiser, effacer tout repère spatiotemporel afin de trouver l’universel dans le particulier et faire durer cette constante métamorphose. Je concentre mon objectif sur un point fixe, et me balance dans le mouvement. D’Ouest en Est, je marche, j’erre et je voyage pour mieux me perdre. Face à l’inconnu, je jouis d’une précarité extrême et m’enivre de l’infini. Je tâtonne vers l’invisible avec pour principal horizon la découverte de mon moi intérieur. L’appareil photographique devient le moyen de voir la réalité mieux, du moins autrement, sous un aspect qui ne nous est naturellement pas donné.
Je cherche à isoler du réel son émanation sensible, besoin constant de relier le visible et l’invisible, envie de trouver dans chaque geste, et à chaque fraction de seconde, son moment de grâce et de poésie. Le flou devient mon allié, il transforme les réalités, apporte silence, sensibilité et harmonie
à l’affluence bruyante du net.
Se jouer du flou pour dénoncer les contours. Mêler le rêve au monde terrestre. Dévoiler sans dire. Chercher sans brusquer. Se laisser surprendre. Le flou sublime ou travestit pour mieux révéler mon état d’âme. Loin d’en être une caricature, son caractère protéiforme le rend polysémique, 
à chacun d’ajuster sa focale, à chacun sa vision mentale.

Biographie
Alexandre Dupeyron, 29 ans, franco allemand.
Fasciné par l’image qui défile devant ses yeux lors de ses premiers voyages, le travelling lui semble être dès son plus jeune âge, son paysage de prédilection. Alexandre Dupeyron remarque dans sa douzième année les courbes et les lignes parfaites que forment la nature en mouvement, le bitume, les bâtiments. Il suit les traces humaines sur les chantiers, dans les friches industrielles, sous les ponts. Il se perd, pour entrer dans un monde qui lui appartient peu à peu d’autant mieux qu’il l’a rêvé. Photographe indépendant depuis 2006, les limites qu’il trouve dans son travail de photojournaliste,
le poussent à affirmer toujours plus sa propre voix. Sa photographie a la géométrie variable de ses voyages. Du Maroc, à Singapour en passant par l’Inde, elle s’adapte et le suit. Parallèlement,
son regard se construit et s’affirme. Le temps de la photographie le ralentit, l’empêche de courir si vite vers l’avenir. C’est ensuite le photographe qui décomposera ce temps. Le révèlera par une prise de mouvement capturé entre deux états. Dans ce processus vital, il s’accroche au monde, à son essence, et continue sa démarche consciente, de regarder la vie humaine, les yeux grands ouverts,
en se mouvant de manière aléatoire, pour être surpris par un monde plus grand que lui.
Il a exposé jusqu’alors uniquement son travail de photoreporter et son travail collaboratif de lightpainting à travers le monde. Pour la première fois, il partage sa vision intime du monde.

De retour de Bombay où il vivait jusqu’alors, Il cherche aujourd’hui une galerie qui veuille le représenter avant de repartir pour l’Asie du Sud Est.

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