Jusqu’au 27 janvier, le MBAL, Musée des beaux-arts du Locle en Suisse propose un voyage à travers la creation contemporaine, allant de la photographie à la vidéo, de la peinture murale aux sculptures en tissu. Nous avons choisi deux des quatre participants : Alex Prager et Erik Madigan Heck. C’est ainsi que Nathalie Herschdorfer, la directrice du musée les présente.
Alex Prager – SILVER LAKE DRIVE
Le MBAL présente la première rétrospective de l’une des artistes les plus emblématiques de notre époque. Travaillant entre la photographie et le film, Alex Prager (États-Unis, 1979) développe depuis 10 ans une oeuvre qui se distingue par son style inimitable. Ses mises en scène, qu’elles soient photographiées ou filmées, frappent par le soin méticuleux avec lesquelles elles sont réalisées. Hollywood n’est jamais loin pour cette artiste de Los Angeles, inspirée par le cinéma et la culture populaire. L’exposition, qui réunit ses séries les plus importantes, dévoile un univers qui allie drame, émotion et humour. Los Angeles sert à la fois d’inspiration et de toile de fond à ses compositions. On y voit des personnages féminins dans des scènes étranges, à l’atmosphère aussi intrigante que séduisante. Autodidacte, Alex Prager élabore tous ses projets dans des décors complexes, faisant souvent appel à des centaines de figurants afin de créer un véritable tableau vivant où chaque personnage, comme perdu dans ses propres pensées, apparaît avec la même netteté. Conçus avec un grand souci du détail, ces décors recréent différents lieux publics où l’artifice de la mise en scène est immanquablement trahi par la présence d’une figure féminine solitaire, déambulant dans la foule et isolée par une angoisse qui n’appartient qu’à elle. Cinq films complètent l’exposition. L’artiste qualifie ses installations cinématographiques immersives de « versions sensorielles intégrales » de ses photographies. À la fois reflet d’une époque et intemporel, cet univers esthétique immédiatement reconnaissable oscille entre fantastique et hyperréalisme, un univers où la frontière entre réalité et fiction, superficialité et profondeur reste floue.
Erik Madigan Heck – OLD FUTURE
À travers la série Old Future, le photographe américain Erik Madigan Heck (1983) explore dans ses images les intersections entre la photographie et la peinture tout en brouillant les genres, navigant entre mode, paysage et portrait. Parallèlement à des débuts fulgurants comme photographe de mode – il travaille notamment pour Harper’s Bazaar, Vanity Fair ou le New York Times Magazine – Madigan Heck développe dès ses débuts un langage photographique singulier qui le mène rapidement à la reconnaissance dans le monde de l’art. Marqué par les peintres romantiques, impressionnistes et Nabis, l’artiste capture l’essence de la peinture à travers l’objectif de son appareil photographique et opte pour un traitement subtil des couleurs qu’il traite en aplat ou de manière « pointilliste », créant des images à la fois oniriques et intemporelles. Ses commandes pour le monde de la mode constituent un terrain de jeu qui lui permet d’explorer les multiples voies créatives de son médium, la photographie, tout en faisant un clin d’oeil aux peintres du 20e siècle qu’il admire.
Alex Prager – Silver Lake Drive
Erik Madigan Heck – Old Future
3 novembre – 21 janvier 2019
Musée des Beaux-Arts – Le Locle
Marie-Anne-Calame 6
CH-2400 Le Locle