L’artiste photographique Alec Dawson explique que son travail parle « de drames émotionnels internes, qui se révèlent souvent dans des moments paisibles de solitude que les gens expérimentent chez eux ». Composant des tableaux vivants, Dawson utilise un éclairage cinématographique pour dramatiser des situations de la vie réelle qu’il photographie.
Sombre et avant-gardiste, son travail rappelle celui de Gregory Crewdson, même si la tendance au grotesque est plus affirmée dans les images de Dawson, qui explorent les thèmes de la haine de soi et du désespoir. Il me dit que « Crewdson était une grande influence dans mon travail à l’origine. Mais ces photographies sont le vrai reflet de mon état d’esprit et même si je lui ai emprunté une partie de son langage, l’échelle et la nature de mes images sont différentes ».
Contrairement à ce que l’on trouve dans le travail de Crewdson, les personnages des images de Dawson sont de vrais gens, les photographies sont réalisées dans leur maison en utilisant comme accessoires leurs objets et leurs meubles. « C’est assez authentique, c’est la manière dont ils sont, et je me sers des choses de leurs vies qui reflètent ma dépression. »
Dépression ? « Oui, dit-il. L’évolution chronique de nos vies peut générer des cancers émotionnels. Quand nous sommes jeunes, ces cancers sont petits et peu développés. Pour certains d’entre nous, ces petites nuisances grossissent pour devenir des monstres oppressants et paralysants. Nobody Claps Anymore est ma réponse à mes propres cancers émotionnels : le regret, l’isolement, l’anxiété, et la dépression. C’est ma thérapie pratique par l’art. »
Lire l’intégralité de l’article dans la version anglaise de L’Œil de la Photographie.
EXPOSITION
Nobody Claps Anymore
Alec Dawson
Jusqu’au 24 mai 2014
He Made She Made
70 Oxford Street
Darlinghurst (Sydney)
Australie
Dans le cadre du Festival Head On Photo
