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Albert Picard – La Ferme utopique

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Photographier les fermes de la première moitié du XXe siècle est une occasion de se questionner sur nos relations au territoire. Elles sont emblématiques d’une volonté imposée pour faire place à l’agriculture d’aujourd’hui. Ces images laissent voir ce que nous faisons pour notre propre compte en ce qui a trait à l’usage de ces bâtiments agricoles.
Ces fermes, contaminée par l’exode rurale et les normes de l’hygiène publique, se détériorent dans de surréalistes sables mouvants de l’environnement. La proximité s’éloigne d’elles alors que le monde enfonce ses portes. Le Québec, fin palais, se nourrit des nouvelles tendances et importe sa bouffe. Moins chère, plus salée et sucrée ! Elles jettent la serviette devant les droits de produire ou les plans conjoints de la mise en marché : le gros capital et les diplômes administratifs du profit sont requis. Elles luttent contre la pénurie de main d’oeuvre, la passation à la relève pas toujours accueillante et la trésorerie insuffisante. Certaines expérimentent l’exotisme de l’insecte ou du yak Elles sont enveloppées de l’aura d’un système régnant dans l’intérêt d’une société agricole industrialisée, au détriment des petits agriculteurs familiaux, des gens ordinaires, de leur environnement social et de leur système alimentaire.
Cette histoire de missions catholiques et de pauvreté est tombée à l’eau. Une cohorte naissante de jeunes agriculteurs, entrepreneurs ou paysans y croient. Une génération évanescente, qui en a labouré pour profiter des années de la fin du parcours de la vie, n’y croient plus. Or, comme l’histoire n’est pas ce qui fait gonfler nos biceps, nous ne faisons pas la différence entre les promesses tenues et l’incertitude du vide.
Albert Picard, (New Richmond, Québec, Canada)

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