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Alain Licari – Au jour le jour, Vie quotidienne dans un camp de réfugiés Syriens

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Son nom : Alain Licari. Il nous a envoyé ses images qu’il a réalisé en mai dans un camp de réfugiés syriens. Elles étaient accompagnées de ces 2 textes.

« Au Liban, la vie est une lutte quotidienne pour plus d’un million de réfugiés syriens qui vivent sans ressources financières ou presque. Il n’y a pas de camps de réfugiés officiels au Liban. Par conséquent, les Syriens sont éparpillés en milieu urbain ou rural dans plus de 2100 communautés et endroits différents répartis à travers le pays. Ils partagent souvent des logements précaires et surpeuplés avec d’autres familles réfugiées »[1].

Une quinzaine de familles syriennes vivent dans ce camp installé au sud du Liban. Pour la plupart, ce sont des agriculteurs de la région d’Alep qui ont fui les violents combats. Ils vivent-là depuis quelques mois ou quelques années, et tous -hommes, femmes, enfants- essayent de se reconstruire, de retrouver malgré tout une vie quotidienne perdue avec la guerre. Nombreux sont ceux qui espèrent retourner chez eux à la fin du conflit. D’autres souhaiteraient regagner l’Europe et commencer une nouvelle vie. Mais tous savent que plus rien ne sera comme avant.

Ces photos ne montrent pas l’horreur des combats. Pas de morts, pas de bâtiments écroulés. Pourtant, la guerre est bien là, en filigrane, derrière les conditions de vie difficiles de ces familles qui ont fui la Syrie pour sauver leur vie. Dans chacun des gestes peu spectaculaires de ces hommes, de ces femmes et de ces enfants, dans chacun de leurs regards, on peut deviner le poids des horreurs vécues, le drame du déracinement. Mais aussi un peu de leur espoir en un avenir qui s’annonce pourtant fragile.

[1] Source : UNHCR

 

Je suis né en France, j’ai vécu quelques années en Espagne et je suis actuellement installé à New York City. Photographe autodidacte, je suis inspiré par la photographie humaniste en noir et blanc, et plus particulièrement par quelques grands maîtres tels que Sebastiao Salgado, Raymond Depardon, Mary Ellen Mark ou encore Robert Frank.

Ma photographie est presque exclusivement en noir et blanc car j’aime avant tout travailler la lumière, les ombres, le contraste. Je suis touché par la subtilité et a sensualité qu’offre le noir et blanc, la nuance qu’il faut aller chercher ; l’effort qu’il demande au photographe sans quoi l’image proposée est binaire et fade. Mais paradoxalement, j’aime aussi sa radicalité car justement, le monde représenté est « noir et blanc ».

Mon travail photographique est à la croisée de l’art et du documentaire. Je m’attache à produire une photo esthétique et soignée, minutieusement composé avec toutefois un certain déséquilibre. Mais je veille aussi à m’approcher au plus près des sujets photographiés, à rapporter le contexte social, historique et géographique dans lequel ils vivent et ainsi raconter leur histoire.

Les sujets que je traite s’articulent essentiellement autour des migrations entre le nord et le sud, ainsi que de la société américaine. J’ai ainsi réalisé plusieurs séries autour des problèmes migratoires entre les États-Unis et le Mexique. J’ai aussi mené à bien plusieurs travaux traitant de « l’Amérique profonde ». Au cours de ces dernières années, j’ai pu exposer mon travail dans différentes galeries festivals et manifestations en Europe et aux États-Unis.

Alain Licari

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