Ulysse affrontera la fureur des vents, les colères de la mer, les pièges des dieux et des détroits. Il fera naufrage à plusieurs reprises. Il ira, peut être, jusqu’à visiter les régions hyperboréennes de l’Ultima Thulé, avant de retrouver enfin ses oliviers et Pénélope.
Mais de quel voyage s’agit il ? Du voyage proposé par Homère ? De celui de Jason et des argonautes, ou bien encore de notre voyage intime et immobile, en équilibre entre sensible et intelligible.
C’est peut être encore et surtout celui de ces Naufragés d’aujourd’hui, qui se retrouvent sur des embarcations de fortune pour traverser cette Mer au péril de leur vie…
Aussi se peut-il que mon « récit-photographique » sans itinéraire précis et au caractère plastique, à savoir ouvert aux déformations et à l’imaginaire de l’entre deux, soit un dialogue entre mythes et réalités avec une perception du temps toute particulière.
Dans son « livre de l’intranquillité » Fernado Pessoa écrivait : « nous vivons tous, ici-bas, à bord d’un navire parti d’un port que nous ne connaissons pas, et voguant vers un autre port que nous ignorons; nous devons avoir les uns envers les autres l’amabilité de passagers voyageant ensemble ».
Alain Gualina – Les naufragés ou la géographie du doute
du 2 mars au 5 mai
Fondation Carzou
04100 Manosque