Il est une certitude, Göksin tu vas nous manquer. Ce nous je l’affirme, car nous sommes nombreux, très nombreux à t’avoir approché pour te demander… quelque chose qui avait un rapport avec le métier de photographe. La plupart du temps, nous étions jeunes, avec une expérience limitée, quand elle existait. Venir te voir pour proposer un reportage était prendre une leçon. Ton sens aigu de l’actualité saisissait immédiatement l’opportunité de « partir » ou pas. Mais je crois, tu tenais aussi beaucoup compte de la conviction de ton interlocuteur. C’était en 1976, rue de Berry… tu ne m’as pas découragé, tu m’as encouragé, sans emphase. Je préfère m’arrêter là, et exprimer simplement toute la tendresse, l’admiration que je te porte. Plus tard, alors que j’avais décidé de passer derrière un bureau, je suis venu te proposer mes services à la rédaction de Sipa, tu m’as répondu : « non, je t ‘aime bien, on va se fâcher… » Je suis très fâché, très triste que tu ne sois plus là pour nous donner des leçons d’humanité, pour être avec toi simplement. Un grand salut plein de respect, d’admiration au Grand Turc. Goksin, on t’aime.
Michel Philippot