Au revoir Göksin
Tous les jours pendant plus de trente ans, je passais la porte de ton bureau en quittant l’agence pour te dire : « Au revoir Göksin ». Il faut dire que ton bureau était le cœur de Sipa. On y passait les trois quarts de notre temps. Pour moi, c’était le centre du monde ! Avec tes trois téléphones, tes dix postes de télévision braqués sur le « news ». Ce va et viens permanent et hétéroclite qui traversait ton bureau : C’était une scène de théâtre ouverte sur l’info permanente.
Ta porte et ton agence étaient libres d’accès à tous et à toutes jusque tard dans la nuit. C’était la force de Sipa !
Tu disais : « D’abord, je suis journaliste, ensuite photographe, et après directeur de l’agence. » Nous, les photographes, la photographie, nous l’avons appris tout seul. Mais, toi, tu nous as appris le journalisme. Grâce à toi, nous sommes devenus des journalistes- reporters-photographes. Avec toi, nous avons traversé l’âge d’or des agences photographiques de presse françaises des années 1970 à 2000.
Merci pour ton enthousiasme, ta jeunesse permanente, ton grand professionnalisme. Et pour cette fièvre permanente de curiosité.
Merci Göksin.
À Phyllis pour nous avoir tous supportés.
Jean-Gabriel Barthélemy, photographe à Sipa de 1972 à 2005
