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Abir Abdullah: 1er Prix Alexia Foundation 2013

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Alexia Foundation 2013 – Abir Abdullah: 1er Prix Pro

Abir Abdullah développe un travail sur les incendies quasi incessants qui dévastent Dhaka et sa population. Les mesures de sécurité sont si inadéquates que les flammes dévorent la ville à une allure ahurissante. Victimes du feu, les classes populaires sont particulièrement touchées, que ce soit dans les usines où elles travaillent pour un salaire déjà insuffisant ou chez elles en perdant en un instant tous leurs biens, aussi infimes soient-ils.

Les photographies d’Abir Adbullah contiennent les éléments visuels de cette injustice : corps déformés dans un but commun, l’urgence, celle de fuir, d’échapper à ces structures qui cassent sur le sol comme sur les hommes, masses de tôles inertes que l’on n’aurait jamais voulu voir éphémères.
Sur une autre photographie, une explosion de flammes affronte le jaillissement de l’eau, éléments qui s’affrontent dans le désolement humain et la détresse sociale. Sur une suivante, ce sont des nuées épaisses et lourdes de gouttes, de cendres, d’étincelles et de poussières, particules de la destruction qui s’abat avec confusion, aveuglant toute ambition.
L’humain y apparaît dans toute son intensité : aux corps désarticulés dans l’effort répondent les visages contractés, défigurés par la tristesse, la peur, la détresse, la mort. Momie d’Herculanum figée dans une atemporalité, être qui de son vivant n’a pas pu croquer la vie mais seulement en avaler la poussière, le visage asphyxié d’une ouvrière parle autant littéralement que métaphoriquement.

Laurence Cornet

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