Pour fêter son 75ème anniversaire, Abe Frajndlich a réuni 75 de ses photos qu’il préfère.
On les aime, donc, on les publie.
Les voici avec son commentaire !
« On a souvent dit que dans le monde de la photographie, lorsqu’un grand maître du médium décède, on garde en mémoire de lui ou elle entre trois et six images mémorables. Et ici, nous parlons de ceux qui ont une éducation visuelle. Peut-être qu’avec un Cartier-Bresson ou un Edward Weston, le nombre pourrait être plus proche d’une ou deux de plus. Et c’est après une carrière dans le médium qui aura pu durer six ou sept décennies de dévouement intense.
Pour moi, présenter 75 de mes images préférées des cinquante et une dernières années de photographie est soit le signe d’un ego gonflé, soit d’un orgueil incroyable, soit les deux. Toutes mes excuses, mais à l’âge de 75 ans, je suis toujours très vivant et je savoure le fait de faire de nouvelles photographies et de revisiter mes anciens « classiques » personnels. Des images que j’ai réalisées au cours de mes premières années en tant que photographe avec mon amie et modèle, Rosebud Conway, qui ont ensuite été incluses dans mon premier livre, Figments en 1975, ou les portraits que j’ai réalisés en collaboration avec et de mon professeur Minor White, qui étaient dans le livre, Lives I’ve Never Lived, (1983), continuent de m’interpeller comme des moments visuels significatifs toutes ces années plus tard.
La plupart des images réalisées il y a si longtemps étaient des réactions instinctives aux sujets et au moment et n’ont pas été délibérées trop longtemps. Le simple fait de cliquer sur l’obturateur a toujours été pour moi une libération presque sexuelle, et le point culminant occasionnel d’une image qui a du pouvoir est ce qui m’a permis de rester pleinement engagé dans cette sixième décennie de photographie.
Mon approche a été qualifiée de petit « c » conservateur à l’extrême. Presque tout ce qui se présente sous mes yeux est un jeu équitable – je suis complètement omnivore. Des portraits, des nus, des scènes de rue, et avec l’avènement de Photoshop, la création de ce qui n’a jamais existé devant l’appareil photo, mais a été voulu et existe devant mes yeux via l’écran. Et surtout, depuis le tout début, tout a été un jeu, même lorsque j’effectuais des reportages pour des magazines du monde entier de personnes reconnues depuis longtemps pour leurs réalisations dans leurs domaines.
J’ai toujours laisser l’enfant en moi se connecter avec l’enfant en chacun d’eux. C’était pour moi la communication et la création photographiques. Et maintenant, dans ma sixième décennie, il semble que cela continue à fonctionner. S’il vous plaît, profitez de ces miracles visuels que j’ai eu la grâce de recevoir de parties inconnues sur ce petit troisième rocher encore miraculeux du soleil. »
Abe Frajndlich
www.abefoto.com
