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20e édition du Prix HSBC pour la Photographie

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Cette année, le Prix HSBC pour la Photographie fête ses 20 ans. Initiée en 1995 par la Fondation CCF pour la photographie, sous l’égide de la Fondation de France, cette distinction a pour but d’apporter un soutien à la création artistique en primant chaque année deux photographes internationaux encore peu connus. Les travaux des lauréats sont ainsi présentés lors d’une exposition itinérante à Paris et en région, et prennent forme dans un premier ouvrage monographique édité chez Actes Sud. HSBC France acquiert également des œuvres, au minimum de six tirages, des deux photographes lauréats.
2015 marquera le lancement d’un accompagnement plus soutenu, avec une 5e étape dans l’itinérance de l’exposition, en ajoutant une aide à la production d’œuvres présentées lors d’une dernière exposition présentée à Lille, insufflant ainsi un nouvel élan aux lauréats.

La direction artistique de l’édition 2015 a été confiée à François Cheval, directeur du Musée Nicéphore Niépce. Sur plusieurs centaines de dossiers, 12* ont été retenus pour passer devant le comité exécutif du Prix afin de choisir les lauréats de cette année; il s’agit de Maia Flore et Guillaume Martial, deux jeunes photographes français de 27 et 30 ans.

 

L’Œil de la Photographie : François Cheval, vous êtes le conseiller artistique de cette 20e édition du Prix HSBC pour la Photographie. Votre rôle a été de sélectionner, avec l’ensemble du comité exécutif, les 12 dossiers nominés. Pouvez-vous nous expliquer ce qui a motivé vos choix ?
François Cheval :  Il semble évident d’énoncer que, dans un premier temps, nous procédons par élimination. Il nous faut plutôt expliciter ce que nous ne souhaitions pas mettre en valeur. Combien de dossiers où trop de réel nuit à la compréhension de la réalité ! La présence étouffante de ce que chacun d’entre nous peut voir et comprendre devient difficilement supportable dans la répétition. L’univers quotidien, cet espace d’une intimité exhibée, est rarement sublimé. En noir et blanc, en couleur, nombre de photographes portent mal l’héritage de la proximité photographique. Ils sont nombreux encore à penser que la vue rapprochée du banal est en soi un acte créatif.
Cette insuffisance, cette absence de distance marquent la ligne de rupture entre ceux qui subissent le sujet, plus fort que le preneur de vues, et les autres pour qui le sujet est matière à l’invention de formes.
Les photographes retenus partagent cette appétence pour les possibilités infinies de l’acte photographique. La grande majorité s’éloigne du document pur. Sans renier la spécificité du médium, ils jouent et s’amusent avec les indices. Bien souvent, ils les mettent à mal pour constituer un univers particulier.

LODLP : Parmi ces 12 photographes sélectionnés, ce sont Maia Flore et Guillaume Martial qui ont été nommés lauréats. Expliquez-nous quels ont été les atouts de leurs travaux respectifs pour remporter ce prix ?
FC :  Maia Flore et Guillaume Martial apportent un vent de fraîcheur à la photographie française qui en a bien besoin. Sans chercher absolument à les rapprocher, on mesure la dette qu’ils ont contractée envers la poésie et la culture. Le réel est un objet qui doit se plier à la volonté du photographe, à ses présupposés. Rien ne peut résister à ce dernier. Plus léger que l’air, au-delà du miroir pour Maia Flore. Puissance de l’absurde et de l’inutilité pour Guillaume Martial. Tout en conservant les caractéristiques de la photographie contemporaine française (esprit de série, dialogue entre noir/blanc et couleur, réflexion savante sur le format), ils privilégient des narrations originales. Ces gens n’oublient pas pour qui ils photographient.

LODLP : Le Prix HSBC pour la Photographie fête ses 20 ans cette année. Avec son palmarès de quarante lauréats, quelle vision avez-vous de ce prix dans le paysage français et international ?
FC :  Dans la durée, le Prix HSBC s’est révélé comme le soutien à une création exigeante. Ce ne sont pas des jeunes gens qui l’ont obtenu, mais des photographes qui déjà avaient posé les prémices d’une œuvre. Le Prix est un moment de relance. Il est ce soutien qui redonne confiance.

L’Œil de la Photographie vous donne rendez-vous à la mi-février 2015 pour l’ouverture d’une rétrospective des 20 ans du Prix HSBC pour la Photographie, composée de 40 épisodes. Chaque semaine, nous partirons à la rencontre des lauréats qui ont écrit l’histoire de ce Prix.

* Les 12 photographes nominés sont : Charlotte Carcenac, Hegemon Chaignon, Willy Del Zoppo, Maia Flore, Marion Gambin, Marie Hudelot, Bruno Isnardon, Guillaume Martial, Alexandre Maubert, Philippe Petremant, Baptiste Rabichon, Patrick Willocq

LES EXPOSITIONS À VENIR
Exposition itinérante des lauréats du Prix HSBC pour la Photographie 2015
Maia Flore & Guillaume Martial
• Galerie le Réverbère
Du 2 avril au 2 mai 2015
38 rue Burdeau
69001 Lyon
• Galerie Esther Woerderhoff
Du 12 mai au 6 juin 2015
36 rue Falguière
75015 Paris
• Musée de la Photographie André Villers
Du 20 juin au 20 septembre 2015
Porte Sarrazine
06250 Mougins
• L’Arsenal
Du 2 octobre au 1er novembre 2015
3 avenue Ney
57000 Metz
• Maison de la Photographie
Du 3 au 30 décembre 2015
28 rue Pierre Legrand
59000 Lille
France
http://hsbc.fr/prixhsbc

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