En 2000, pour le cinquième anniversaire du prix HSBC pour la photographie (à l’époque appelé le prix de la Fondation CCF pour la photographie), c’est Jacqueline d’Amecourt, conservatrice de la collection du groupe Lhoist qui est nommée conseillère artistique. Après Catherine Gfeller et Yoshiko Murakami, ce sont encore deux lauréates qui remportent cette nouvelle édition : Valérie Belin et Carole Fékété. Aujourd’hui, nous donnons la parole à Valérie Belin pour en savoir plus sur son travail, La cérémonie des objets.
Dans le cadre de la rétrospective des 20 ans du prix HSBC pour la photographie, L’Œil de la Photographie vous présente chaque semaine 2 épisodes et vous fait ainsi découvrir ce que sont devenus les lauréats qui ont écrit l’histoire de ce prix.
L’Œil de la Photographie : Le prix HSBC pour la photographie fête ses 20 ans. Il est remis chaque année à deux artistes pour les aider à développer un projet et fait l’objet d’une exposition et d’une monographie, souvent la première. Comment avez-vous vécu cette expérience ?
Valérie Belin : J’ai vécu cette expérience comme une première reconnaissance. Cela m’a encouragée. L’exposition a été l’une de mes premières expositions personnelles. La monographie publiée a été un vecteur important de la diffusion de mon travail. J’ai aussi apprécié la médiatisation de l’événement.
LODLP : Pouvez-vous nous parler du projet qui a été récompensé ? Le prix a-t-il eu une influence sur votre création depuis ?
V. B. : Ce prix m’a été décerné sur la base de mes premiers travaux, de 1993 à 1999. Le prix n’a pas eu d’influence directe sur ma création, mais il a été une aide importante.
LODLP : Outre la publication d’une première monographie, quel impact le prix a-t-il eu sur votre carrière ? Aujourd’hui encore quels sont vos rapports avec HSBC ?
V. B. : Le prix a eu un impact sur ma carrière, comme toute exposition ou publication importante a nécessairement un impact sur la carrière d’un artiste. J’ai conservé des rapports très amicaux avec les responsables de la fondation HSBC tout au long de ma carrière.
« Valérie Belin utilise la photographie comme une tentative obsessionnelle d’appropriation du réel. Elle cherche à éviter l’anecdote de la forme et à pénétrer au coeur des choses. Ses photographies d’objets en verre réalisées à Venise ou les miroirs pris dans des magasins de décoration constituent l’aboutissement de cette recherche. Parallèlement, elle s’intéresse à la problématique du corps : les robes de mariées, comme les épaves de voitures, parlent de l’absence du corps et d’une certaine volonté de mémoire. Dans la série des fleurs, les bouquets paraissent se faner avant même d’éclore ; aux halles de Rungis, les carcasses nous parlent d’animaux invisibles. Valérie Belin utilise toujours le noir et le blanc, ces couleurs qui font ressortir la lumière. Le choix des grands formats nous plonge au coeur des sujets ; leurs cadrages serrés, coupés de tout contexte, les lieux encombrés et miroitants rendent obsédantes ces images d’une grande beauté. »
Jacqueline d’Amécourt -, conseillère artistique, 2000.
LIVRE
Monographie Valérie Belin
La cérémonie des objets
Editions Actes Sud
ISBN : 2-7427-2834-1
21,34 €