The Fallout of the Guano Fever
Ernesto Benavides / Supay Fotos
Les 22 îles situées au large de la côte péruvienne vivent au rythme de la récolte du guano – déjections des oiseaux de mer. Au XIXe siècle déjà, le Pérou exportait massivement ce produit vers les États-Unis et l’Europe. Une activité prospère rendue possible par l’exploitation d’une main d’œuvre composée de coolies chinois. Les conditions étaient rudes : ils travaillaient toute la journée sous un soleil brûlant et finissaient couverts d’excréments.
Aujourd’hui, la demande internationale pour les produits biologiques entraîne un regain d’intérêt global pour le guano. Contrairement aux produits chimiques utilisés dans l’agriculture, c’est un puissant fertilisant naturel qui répond aux exigences des consommateurs « verts ». Ces derniers n’imaginent pas les conditions de vie – pas si différentes de celles des coolies du XIXe siècle – des ramasseurs de guano, qui travaillent par périodes d’un mois sur ces mêmes îles.
Dans le même temps, la surpêche réduit les quantités de poissons disponibles pour les oiseaux de mer, qui produisent moins de déjections. Le réchauffement climatique global aggrave le scénario. L’écosystème est en danger, tout comme la source de revenus des ramasseurs de guano. Parallèlement à leur existence vulnérable, l’équilibre de la nature est menacé. Sur les îles à guano du Pérou, les travailleurs et la nature luttent pour leur survie.