La Borda, le pari de l’ouverture
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L’hôpital psychiatrique La Borda, situé au centre de Buenos Aires, est le plus important d’Argentine. Il comprend 14 blocs et 22 pavillons. Les 991 hommes qui y vivent sont pour la plupart des patients chroniques, qui ont perdu tout contact avec le monde extérieur. Il est pourtant facile d’aller et venir à La Borda : l’établissement n’a pas de barrière et très peu de gardiens. Mais l’isolement pèse dans ce lieu où règne une autre notion du temps.
Plusieurs ateliers permettent aux patients de refaire des projets de vie, d’avoir une activité. L’art, disent-ils eux-mêmes, est bien plus thérapeutique que les médicaments.
Assister à l’un des ateliers du Borda Artist Front donne le vertige par rapport au lourd silence des allées de l’hôpital. Le thème de l’atelier photo d’aujourd’hui : l’opposition entre « ce que vous êtes et ce que vous avez rêvé d’être ».
La radio La Colifata, un autre atelier, est animé par les patients. Elle représente un outil thérapeutique pour les « Colifatos », mais aussi pour les gens de l’extérieur. Son but est de soigner les patients et la société en créant des liens entre ces deux mondes et en faisant évoluer les mentalités.
« Dans mon émission, La Foguonéra, on mange des mets du monde entier. Mais ça se passe dans la tête. J’aime parler de nourriture parce que je me souviens de la phrase d’Hippocrate qui disait : “Que ton aliment soit ton médicament.” J’aimerais que tout le monde s’alimente correctement. Si, sur Terre, on était tous bien nourris, il y aurait moins de prisons et d’hôpitaux psychiatriques », lâche Hugo Lopez.
« Nous avons toujours été fous » , disent les « Colifatos ».